Le président chinois Xi Jinping se rend ce dimanche au Venezuela, la troisième étape de sa tournée en cours dans quatre pays d'Amérique latine.
Comme toujours, des commentateurs occidentaux ont accueilli cette nouvelle avec défiance et ont extrapolé sur les prétendues "intentions cachées" derrière ces visites.
Le Venezuela constitue une préoccupation particulière pour les Etats-Unis, qui considèrent le pays comme une nuisance dans une région que Washington a irrespectueusement qualifiée à plusieurs reprises d'"arrière-cour" des Etats-Unis.
Depuis des années, le Venezuela, à l'instar de plusieurs autres pays, a été un opposant majeur des Etats-Unis en Amérique latine, qui a publiquement remis en cause la domination de longue date de l'oncle Sam dans la région, en particulier sous l'impulsion de l'ancien président vénézuélien, Hugo Chavez, décédé il y a peu.
Cependant, il est peu judicieux et regrettable pour les Etats-Unis de considérer que la Chine renforce ses relations avec le Venezuela dans l'intention de susciter une confrontation entre Caracas et Washington ou d'attiser le sentiment anti-américain à travers le continent.
En effet, un thème majeur de la tournée en Amérique latine de M. Xi est d'inviter ses partenaires des pays en développement à collaborer avec la Chine et à oeuvrer ensemble à l'émergence d'un nouvel ordre international plus équitable et plus rationnel, comme l'a témoigné la création d'une nouvelle banque de développement par les pays des BRICS.
De tels efforts ont été longuement attendus et en valent largement la peine, car ils reflètent non seulement une évolution du paysage international qui annonce la montée en puissance des nations en développement, mais ils répondent également aux souhaits et aux aspirations de milliards de personnes à travers le monde en développement.
Dans le cas du Venezuela, Washington ne doit pas oublier que les relations entre Beijing et Caracas, fondées sur l'égalité et les bénéfices mutuels, ne visent aucune tierce partie et n'affectent pas les relations de tout autre pays avec cette nation latino-américaine ni avec la région dans son ensemble.
La coopération sino-vénézuelienne de ces quarante dernières années constitue un modèle exemplaire de relations gagnant-gagnant entre deux pays en développement, soutenu par des économies très complémentaires et des intérêts étroitement liés.
Malgré la distance géographique considérable qui les sépare, les deux pays sont devenus des amis proches. Plus important encore, cette amitié profonde s'est traduite par une coopération pratique dans un large éventail de domaines et apporte des bénéfices économiques et sociaux concrets aux deux peuples.
Pour la Chine, le Venezuela est non seulement un important fournisseur d'énergie, mais également une destination importante d'investissements. Pour le Venezuela, la Chine est une source essentielle d'expertise en matière de développement des infrastructures et de technologies de pointe ainsi qu'une source d'inspiration sur le plan du développement social.
Comme le vice-ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Xoan Noya, l'a déclaré à Xinhua, la Chine a contribué à améliorer la vie de millions de personnes dans le pays.
Profitant de cet élan, la visite du chef de l'Etat chinois devrait encore consolider les liens bilatéraux et approfondir la coopération gagnant-gagnant.
A l'échelle régionale, le renforcement progressif du partenariat Chine-Venezuela est devenu un important moteur de croissance économique régionale et a contribué à améliorer la stabilité sociale.
De ce fait, les Etats-Unis seraient bien avisés, en leur qualité de partenaire proche de la région, de se départir de leur défiance de longue date à l'égard de la Chine et de contribuer à l'émergence d'une Amérique latine plus stable et plus prospère.