Une suspecte de fraude économique (à droite) rapatriée à Beijing sous escorte policière mardi après 10 ans de cavale en Italie, marquant, selon le ministère de la Sécurité publique, la première extradition de son genre d'un pays européen vers la Chine. La suspecte, qui a travaillé dans une société de valeurs mobilières dans la Province du Hebei, est soupçonnée d'avoir volé plus de 1,4 million de Yuans (223 700 Dollars US) à des clients entre janvier 2000 et janvier 2005. [Photo / Xinhua] |
Le Ministère chinois de la sécurité publique a annoncé mardi que l'une des fugitives économiques les plus recherchées de Chine, qui avait passé 10 années en fuite en Italie, a été extradée pour être jugée.
« Il semble que ce soit le premier cas dans lequel un pays européen approuve l'extradition d'un fugitif économique chinois conformément à ses lois », a indiqué le ministère.
La fugitive, une femme du nom de Zhang, était une ancienne employée du personnel d'une société de titres financiers de la Province du Hebei. Entre 2000 et 2005, elle aurait utilisé sa position pour escroquer des clients, prélevant un total de 1,4 million de Yuans (226 000 Dollars US) sur leurs comptes, selon le ministère.
En octobre 2005, elle s'était enfuie en Italie pour éviter la police. Les procureurs de Shijiazhuang avaient alors émis un mandat d'arrêt l'accusant de détournement de fonds liés à l'emploi.
Le ministère avait également avisé Interpol, qui avait diffusé le mandat à l'étranger. En octobre 2014, la police italienne a arrêté Zhang, et en a informé la police chinoise, qui a demandé une coopération dans la procédure d'extradition.
Les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et certains pays européens sont devenus des destinations de choix pour les responsables chinois corrompus, qui transfèrent des biens acquis illégalement par des systèmes de blanchiment d'argent et des banques souterraines.
Le ministère a mené une campagne spéciale longue de six mois en juillet dernier, baptisée « chasse au renard », pour rattraper les fugitifs économiques chinois en fuite et confisquer leurs biens mal acquis.
Les données du ministère montrent que, à la fin de décembre, 690 fugitifs économiques, dont plus de 40 responsables corrompus, avaient été ramenés en Chine de plus de 60 pays et régions pour être traduits en justice.
Liu Dong, directeur adjoint du bureau d'enquête sur la criminalité économique du ministère, a déclaré que « les autorités sont toujours confrontées à des défis pratiques dans le rapatriement des fugitifs chinois, en raison d'obstacles juridiques et des procédures juridiques différentes entre la Chine et d'autres pays ». Il a ajouté que la Chine renforcera la coopération en matière d'application des lois avec les pays concernés, avec en vue le partage de renseignements et l'élaboration de plans d'arrestation détaillés.
À ce jour, le ministère a établi une coopération en matière d'application de la loi avec 189 pays et régions et a envoyé 49 agents de liaison de la police dans 27 pays et régions pour lutter contre les crimes transfrontaliers et sauvegarder la sécurité des Chinois à l'étranger.