Cela fait trois jours que la période de pointe des voyages de la Fête du Printemps 2015 a commencé, et des millions d'étudiants et de travailleurs migrants sont sur la route les ramenant chez eux.
Et avec le Nouvel An lunaire qui se rapproche, ils vont être de plus en plus nombreux.
Le ministère des Transports a anticipé un flux global de passagers pendant la fête de plus de 2,8 milliards de personnes-temps, en hausse de 3,4% par rapport à 2014.
Avec davantage de trains à grande vitesse en service, le voyage de retour est sans doute plus facile qu'auparavant. Pourtant, malgré toutes les augmentations et améliorations de capacité, la hausse brutale des flux de passagers reste un moment difficile pour le réseau de transport national.
Dans les semaines à venir, comme chaque année, nous sommes assurés d'entendre les plaintes au sujet de la difficulté d'obtenir un billet de retour et des histoires de revendeurs à la sauvette qui spéculent.
Du point de vue des capacités de transport, il semble y avoir un dilemme insoluble: sans une augmentation substantielle de ces capacités, les gens auront toujours du mal, à un degré plus ou moins élevé, pour le voyage de retour le plus attendu de l'année; mais une telle croissance signifie une perte énorme pour le secteur des transports, car un tel flux de passagers n'est qu'un phénomène qu'on ne voit qu'une fois par an et qui dure quelques semaines.
La vraie solution est donc au-delà du secteur des transports.
Une option évidente est de faire des travailleurs migrants d'aujourd'hui des résidents permanents de l'endroit où ils sont employés. Et cela ne devrait pas être un expédient destiné seulement à alléger la pression sur le système de transport national. C'est une obligation morale, que le gouvernement n'a pas encore remplie.
La direction centrale du pays s'est engagée à plusieurs reprises à intégrer les travailleurs migrants, principalement des travailleurs ruraux travaillant dans les villes, sur leurs lieux de travail, ce qui est également considéré comme une partie intégrante du programme d'urbanisation du pays. Mais les promesses de les mettre sur un pied d'égalité avec les résidents urbains ont sonné creux, avec des autorités locales n'étendant qu'à contrecœur l'égalité des prestations.
C'est pourquoi, en plus du problème des membres de la famille sans surveillance laissésau pays, les travailleurs eux-mêmes sont pratiquement des sans-abri sur leur lieu de travail. Et pour beaucoup d'entre eux, la Fête du Printemps est la seule occasion pour une réunion de famille après une longue année d'un travail acharné.
Pour eux, la joie de rejoindre leurs proches lors de la fête la plus importante de l'année est toujours mélangée avec le désespoir d'une longue séparation dont ils souffrent d'une année surl'autre.
Les autoriser à s'installer vraiment en tant que résidents urbains permanents et leur conférer l'égalité en termes de bien-être fera plus qu'alléger le fardeau qui pèse sur le réseau de transport de la Chine.