Il y a dix ans déjà, l'universitaire américain Roy Morrison prédisait avec confiance que la Chine ouvrirait la voie vers le développement durable.
Le gouvernement chinois a de nouveau fait de la construction d'une civilisation écologique l'une de ses priorités lors de la session de l'Assemblée populaire nationale (APN) à Beijing et s'est engagé à réduire davantage les émissions de carbone, à combattre toutes les formes de pollution, à améliorer l'écosystème et à préserver les ressources naturelles, entre autres efforts de lutte contre le changement climatique.
Dans son ouvrage de fiction intitulé "Ecocivilisation 2140 : histoire du XXIIe siècle et journal d'un survivant" publié en 2005, M. Morris écrivait "2070-2090 : l'Orient est écologique. La Chine ouvre la voie du développement durable".
Deux ans après sa prédiction, le gouvernement chinois a déclaré pour la première fois en 2007 son intention de bâtir une civilisation écologique, et dans les années qui ont suivi, la Chine a redoublé d'efforts pour transformer l'économie et la société pour qu'elles soient plus durables.
M. Morrison avait anticipé et décrit une transformation sociale d'une civilisation industrielle à une civilisation écologique. "Construire une telle civilisation impliquera un changement qui pourrait être aussi important que la transformation d'une civilisation agricole à une civilisation industrielle", avait-il souligné dans l'un de ses ouvrages précédents, "La démocratie écologique".
"La Chine a déjà, sur le principe, adopté la recherche d'une civilisation écologique comme fondement de sa politique et défendu la civilisation écologique sur la scène internationale", a déclaré M. Morrison dans une interview récemment accordée à Xinhua alors qu'il s'exprimait sur le Rapport de travail du gouvernement présenté par le Premier ministre chinois Li Keqiang le 5 mars lors de la troisième session de la 12e APN.
"Le fort engagement en faveur du développement renouvelable et des véhicules électriques est clair et l'amélioration de l'efficacité et la réduction de la pollution sont admirables", a-t-il estimé.
M. Morrison a indiqué qu'il pouvait imaginer et comprendre les grandes difficultés auxquelles la Chine est actuellement confrontée sur la voie vers une société et une civilisation écologiques étant donné la vaste superficie du territoire chinois et la population extrêmement nombreuse du pays.
Le développement économique est souvent considéré comme incompatible avec la protection de l'environnement. Mais la Chine essaie d'obtenir une croissance économique synonyme de progrès écologique et de régénération du capital naturel, a-t-il noté.
"La Chine peut prendre de grandes décisions et accomplir de grandes choses", a souligné M. Morrison.
"Le contexte général d'une transformation écologique implique de mettre fin à la pauvreté, de redistribuer équitablement les ressources et de renforcer la liberté, la communauté, la justice et l'équité", a-t-il souligné, avant d'ajouter que "l'accent sur la croissance stable est signe de sagesse économique et écologique".
"Le fort engagement en faveur du commerce bilatéral et multilatéral ainsi que des investissements internationaux démontre le potentiel de la Chine qui pourrait devenir le numéro un mondial en matière d'efficacité et de développement durable si elle poursuit fermement cette voie et émerge en tant que chef de file de la transformation mondiale vers une civilisation écologique", a-t-il poursuivi.