Le président philippin Benigno Aquino III est probablement le visiteur le plus fréquent parmi les dirigeants étrangers que Tokyo a accueillis, sa visite au Japon débutée mardi marquant la sixième du genre depuis son investiture il y a cinq ans.
Cette fréquence de visite sans égal fait montre de l'appétit croissant de Manille pour un rôle plus affirmé dans le dossier de la mer de Chine méridionale.
Selon les médias, la visite de M. Aquino vise à assurer le transfert d'équipements militaires japonais afin de renforcer les capacités des forces armées philippines. L'ennemi perçu est évidemment la Chine, Manille n'ayant épargné aucun effort ces dernières années pour jouer la carte de la menace chinoise "imminente" en mer de Chine méridionale.
On ne peut pas nier que Manille a bénéficié de ses histoires d'une Chine menaçante. Ce pays a gagné la sympathie de ceux qui ne connaissent pas la situation réelle en mer de Chine méridionale. Mais plus important, il a convaincu ses alliés traditionnels à accélérer le transfert de navires militaires et d'avions de combat de seconde main.
Pourtant, cela ne prendra pas longtemps pour que Manille se rende compte que peu de pays dans le monde écoutent ses accusations cliché contre la Chine, de plus en plus de pays voyant à travers le fait que Manille déstabilise la situation avec divers stratagèmes alors que Beijing fait preuve de la plus grande retenue.
Avec l'affaiblissement de la sympathie mondiale à l'égard de Manille, la diabolisation de la Chine pourra encore jouir de l'accueil chaleureux des alliés tels que les Etats-Unis et le Japon, mais tout esprit sain sait que ces pays ont leurs propres calculs stratégiques sagaces et égoïstes lorsqu'ils soutiennent les manoeuvres agressives de Manille contre la Chine.
On estime qu'ils demeurent des amis fidèles de Manille tant qu'ils peuvent rester à l'écart de la guerre.
Les décideurs de Manille savent mieux que quiconque que la politique actuelle du pays au sujet de la mer de Chine méridionale revient à marcher sur une corde raide et que les actes dangereux sont peu rentables.
Pour remédier à la situation instable, Manille doit premièrement et avant tout abandonner sa ruse, se décrivant comme une victime de la soi-disant menace chinoise, et arrêter de faire des rhétoriques et de prendre des mesures provocatrices en vue d'exacerber les tensions en mer de Chine méridionale.
Manille sera critiqué s'il s'en tient à ses mesures unilatérales contre la Chine qui, en tant que partie prenante responsable, insiste sur un règlement pacifique du dossier.