La Chine va investir 6.700 milliards de dollars d'ici 2030 dans les industries sobres en carbone

La Chine va investir, d'ici 2030, 41.000 milliards de yuans (6.720 milliards de dollars) dans les industries à faibles émissions de carbone, a annoncé mardi à Xinhua Xie Zhenhua, le négociateur en chef chinois pour la lutte contre le changement climatique, en marge du Sommet sino-américain des dirigeants sur le climat.

Ce sommet de deux jours prenant fin mercredi, axé sur les villes écologiques ayant une faible consommation de carbone, s'est tenu pour la première fois au niveau provincial et municipal.

Les participants -maires, gouverneurs et entrepreneurs- ont eu l'occasion de débattre des stratégies et des moyens de lutter contre les changements climatiques, alors que leurs pays sont les deux plus gros émetteurs de CO2 de la planète.

Plusieurs villes et régions des deux pays ont signé une déclaration sur le climat, ainsi qu'une série d'accords comme celui liant la Californie à la Chine ou encore Shenzhen à Los Angeles. Côté chinois, une dizaine de villes et provinces ont pris des engagements, à l'instar de Beijing et de Guangzhou qui ont accepté d'atteindre leurs objectifs d'émissions de CO2 d'ici 2020, soit dix ans plus tôt que prévu.

La deuxième édition de ce sommet se déroulera l'an prochain à Beijing.

Le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Barack Obama, qui se verront en septembre à Washington, avaient annoncé en novembre dernier un plan conjoint pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.

"Les objectifs affichés dans ce plan vont pouvoir se matérialiser grâce à l'action des administrations locales et des entreprises", a noté M. Xie. Aussi, ce sommet à Los Angeles "va donner l'opportunité aux élus locaux d'échanger leurs expériences et d'apprendre les uns des autres".

Il montre également que la Chine et les Etats-Unis prennent des mesures concrètes avant la rencontre Xi-Obama et que les deux plus grandes économies de la planète peuvent coopérer dans la lutte contre le changement climatique, dit-il. Autant d'opportunités qui permettent aussi de se préparer à la Conférence de Paris sur le changement climatique (COP 21) qui se tiendra en décembre à Paris, estime M. Xie.

La Chine entend réduire d'ici 2030 ses émissions de dioxyde de carbone par unité de Produit intérieur brut (PIB) de 60% à 65% par rapport à 2005 et s'engage à porter à environ 20% la part des carburants non fossiles dans sa consommation énergitique primaire, a-t-il rappelé. De plus, elle compte augmenter son stock forestier d'environ 4,5 milliards de mètres cubes par rapport à 2005.

Le pays se fixe l'objectif d'atteindre le pic de ses émissions de CO2 autour de 2030, "ce qui illustre ses efforts de première importance en matière de lutte contre le changement climatique", a estimé Xie Zhenhua qui note que la Chine "souffre beaucoup" de ces changements : d'après lui, ils ont fait plus de 2.000 morts et coûté plus de 200 milliards de yuans (31,4 milliards de dollars) au cours de chacune des dix dernières années.

"Nous ne voyons pas le changement climatique comme un fardeau, mais plutôt comme une opportunité de transformer notre modèle de croissance, une opportunité de restructurer l'économie, l'industrie et notre mix énergétique", avait-il dit lors d'une conférence de presse après l'inauguration du sommet.

Dans son entretien à Xinhua, M. Xie estime que "c'est le bon moment pour promouvoir le développement de l'économie verte et les faibles émissions de carbone en Chine". Et de rappeler que le secteur des énergies nouvelles employait aujourd'hui 39 millions de personnes en Chine et qu'on devrait atteindre les 69 millions en 2030.