Dernière mise à jour à 10h45 le 05/12
La Chine est très active et constructive dans les négociations sur les changements climatiques, a déclaré jeudi Yvo de Boer, ancien secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dans une interview exclusive accordée à Xinhua au Bourget, où la COP21 bat son plein.
Soulignant que la COP21 en cours doit être une opportunité de croissance pour les pays en voie de développement, M. de Boer a dit que "pour beaucoup de pays en développement, la première priorité est encore la croissance économique et l'éradication de la pauvreté".
Mais pour la Chine, "changer le mode de croissance économique et rendre son économie plus verte, est davantage une priorité absolue", a fait savoir M. de Boer, qui est actuellement directeur général du Global Green Growth Institute (GGGI).
"Ce qui se passe lors de la COP21 est en ligne avec cet objectif", a-t-il ajouté.
Il a également salué le Fonds chinois de coopération Sud-Sud sur le climat destiné à aider les autres pays en développement à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à lutter contre les changements climatiques.
"C'est une signe que la position de la Chine sur la scène internationale est en train de changer, que la Chine contribue très activement à aider les autres pays à s'engager dans la lutte contre les changements climatiques", a-t-il confié à Xinhua.
D'après lui, la Conférence de Paris serait un succès, étant donné que "la compréhension scientifique de la question est plus forte" et les pays "reconnaissent que le modèle de croissance économique doit changer fondamentalement".
Parlant du progrès des négociations en cours sur les changements climatiques, M. de Boer a fait remarquer qu'il y avait "plus de 150 chefs d'Etat et de gouvernement pour la première journée, ce qui montre un engagement politique mondial".
"Ayant reçu les plans d'action des 185 pays était aussi une signe de volonté de presque tous les pays du monde", a-t-il poursuit.
Cependant, selon lui, il restent des défis sur le financement et des questions concernant la concrétisation des plans d'action.
"J'espère que les négociateurs de cette conférence seront d'accord que tous les cinq ans, nous avons besoin d'examiner si l'action est effectivement prise", a réaffirmé M. de Boer, faisant écho à la déclaration commune des présidents chinois et français qui prévoit un mécanisme de révisions tous les cinq ans sur les engagements des pays.