Dernière mise à jour à 10h45 le 05/12
La coopération sino-africaine a franchi un nouveau palier lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement ouvert jusqu'à samedi à Sandton (Afrique du Sud), en résence du président chinois Xi Jinping et des dirigeants africains, s'est félicité dans une interview avec Xinhua le chef de l'Etat nigérien Mohamadou Issoufou.
Lors de ce rendez-vous organisé pour la première fois en Afrique depuis l'institution en 2000 à Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), Xi Jinping a annoncé une série de mesures pour le renforcement des liens entre les deux parties, un signe de "la volonté de la Chine d'établir un partenariat gagnant-gagnant avec l'Afrique", pense le dirigeant ouest-africain.
Question : Monsieur le président, votre homologue chinois Xi Jinping a annoncé dans son discours d'ouverture du sommet du Forum sur la coopération sino-africaine qui se tient ici en Afrique du Sud une série de mesures pour le renforcement de cette relation. Pour vous, c'est un grand moment ?
Réponse : Je dois dire que je ne suis pas surpris, compte tenu de la dynamique qui est engagée depuis plusieurs années entre la Chine et l'Afrique. Le président chinois vient de prononcer un important discours qui couvre tous les domaines, le domaine politique, le domaine économique et le domaine social. Dans tous ces domaines il y aura un renforcement dans les prochaines années des relations entre la Chine et l'Afrique. Vous avez vu les dix points qu'il a annoncés, qui vont de la sécurité jusqu'à l'éducation, en passant par les infrastructures, l'industrie, l'agriculture, etc.
J'ai noté que le commerce entre la Chine et l'Afrique , de 2014 à 2020, ça va passer de 220 milliards à près de 400 milliards de dollars. Donc, ça fait deux fois plus. C'est la même chose en ce qui concerne les investissements qui vont également être amplifiés dans les années à venir. Donc, je suis très content de ce discours qui confirme la volonté de la Chine d'établir un partenariat gagnant-gagnant avec l'Afrique.
Q : Il a parlé de la lutte contre le terrorisme. Vous vous sentez concerné, avec Boko Haram qui attaque votre pays.
R : Bien sûr, on se sent concerné par cette lutte contre le terrorisme. Parce que le Niger est au Sahel. Le Sahel est confronté à cette menace, que ce soit en Libye, que ce soit au Mali et même déjà face à Boko Haram. Je me réjouis de ce que le président chinois affirme sa volonté de coopérer avec nous dans la lutte contre le terrorisme.
Q : Quelle forme cette coopération doit-être prendre ? Est-ce que c'est en appui en équipements, en formation ou en partage de renseignements ?
R : Cette coopération doit se traduire par la formation de nos forces de défense et de sécurité. La Chine est disposée à nous aider dans ce domaine. Cela doit se traduire également par un renforcement des moyens de forces de défense et de sécurité. Donc, le renforcement des capacités, mais ça passe aussi par le renforcement du renseignement.
Q : Vous avez un important programme d'amélioration de la production et de la productivité agricole au Niger. C'est un axe de coopération avec la Chine ?
R : Nous avons l'initiative "3 N" et nous allons, avec la Chine là également améliorer les rendements agricoles et également créer les conditions de développement de l'agroindustrie.
Q : Est-ce que pour vous, avec ce sommet, la coopération sino-africaine franchit un nouveau palier ? R : C'est un nouveau palier qu'on franchit et j'espère que les trois années vont nous permettre de réaliser ce Plan d'action qui a été décidé ici à Johannesburg.