Dernière mise à jour à 16h58 le 20/11
Cela fait déjà une semaine que Paris a été victime d'une série d'attaques terroristes. Mais ce coup terrible laisse encore endolori le cœur de tous les Français. Les terroristes sont vraiment par trop cruels et furieux. Nous savons tous combien le monde fut choqué il y a 14 ans après les attentats du 11 septembre et combien les Américains étaient en colère. Aujourd'hui, l'Etat islamique lance un défi à la France. A leur tour, les Français sont aussi en colère. Déjà, les bombes de la vengeance portant la mention « From Paris with love » (Bons baisers de Paris) pleuvent sur les positions de l'Etat islamique en Syrie et en Irak.
De fait, la France a changé son attitude timorée et déclaré la guerre aux forces de la terreur. Après la tragédie du 13 novembre, la France a déclenché une chasse à l'homme pour traquer les terroristes qui sont passés à travers les mailles du filet, qui s'est élargie jusqu'au fief où ils étaient retranchés. Le 18, les forces spéciales françaises ont lancé un assaut sur le fief de ces terroristes, à Saint-Denis. Pendant l'opération, sept personnes suspectées de terrorisme ont été arrêtées, et trois de leurs complices ont été tués dans la fusillade, dont celui qui était derrière la série d'attentats terroristes à Paris, Abdelhamid Abaaoud. Les Parisiens peuvent enfin, pour un temps, se détendre. Sur le plan extérieur, le porte-avions nucléaire « Charles de Gaulle » est parti vers la Méditerranée orientale pour combattre les extrémistes de l'Etat islamique. Les représailles promettent d'être féroces.
Dans ce processus, la politique intérieure et étrangère française a connu un ajustement rapide. Sa politique de sécurité a été considérablement renforcée : les forces de police municipales vont être augmentées, une unité composée de réservistes de l'armée, la « Garde nationale », va être mise en place, et le programme de désarmement prévu a été annulé. Les djihadistes potentiels vont être étroitement surveillés, et les mosquées qui répandent des idées extrémistes seront fermées. Quant à ceux qui participent à la soi-disant « guerre sainte » au Moyen-Orient, la nationalité française leur sera retirée. Et la surveillance sera également renforcée autour des lieux de divertissement.
Sur le front diplomatique, le changement a effectivement commencé. Je ne sais pas si vous avez remarqué le discours prononcé par le président français François Hollande le 16 novembre devant les membres des deux chambres réunis à Versailles. Il a dit : « Je vais bientôt rencontrer le président Obama et le président Poutine, afin d'unir nos forces pour obtenir des résultats qui auraient dû l'être depuis longtemps ». Chacun se souvient que, plus tôt, en raison de différences sur des questions comme l'Ukraine, les relations entre la France et la Russie s'étaient profondément dégradées. La France s'était montrée réticente à coopérer avec la Russie sur la question de la lutte contre l'Etat islamique. Aujourd'hui, la situation est différente. Frapper les terroristes est devenu l'objectif principal de la France. C'est pourquoi, afin d'établir une coalition anti-terrorisme mondiale « vaste et unique », la France a pris l'initiative de se rapprocher de la Russie. La Russie n'a bien sûr pas repoussé cette idée, comme en témoigne la couverture militaire que va apporter la marine russe à la marine française quand son porte-avions se lancera dans la lutte contre l'organisation terroriste Etat islamique. Bien sûr, compter sur les armées américaine, russe et française ne suffira pas, nous devons établir une coalition mondiale anti-terrorisme élargie. Dans ce cadre, ceux qui ont de l'argent devront en donner, et ceux qui ont de la puissance devront en fournir. La France, quant à elle peut jouer un rôle important dans l'organisation et la coordination.
Devant les parlementaires français, François Hollande a dit cette phrase : « Notre ennemi en Syrie, c'est l'Etat islamique (Daech) ». Contrastant avec la position défendue par le gouvernement français dans le passé « Ni Etat islamique ni Assad », l'attitude française à l'égard du président syrien Bachar el-Assad s'est assouplie. Récemment, le Ministre espagnol des affaires étrangères Jose Manuel Garcia-Margallo a soulevé un point : « Nous devons remplacer l'équation ‘Bachar ou pas Bachar' par l'équation ‘la paix ou la guerre'. Si nous voulons la paix, nous devons, même temporairement, coopérer avec Bachar el-Assad ». Il est évident que si la confrontation avec Assad continue, la guerre continuera aussi. Mais si un front uni est établi pour affronter l'Etat islamique, en Syrie et en dehors, alors l'aube de la paix arrivera sûrement.
Les forces gouvernementales syriennes ont joué un rôle important dans la lutte contre les forces terroristes présentes sur leur territoire. Elles ont un esprit combatif indomptable, elles connaissent parfaitement le terrain et ont une compréhension de la situation de l'ennemi. Si la coalition peut s'adjoindre sa puissance, alors il sera facile de gagner ce combat contre le terrorisme. Par conséquent, la France devrait chercher à améliorer ses relations avec le gouvernement syrien, et coopérer avec lui dans l'échange d'informations et la formation de personnel.
Souvenons-nous de la Seconde Guerre mondiale, quand le dirigeant français Charles de Gaulle avait mis de côté ses différences idéologiques avec Moscou pour combattre l'Allemagne nazie et établi une alliance militaire avec l'Union soviétique. Aujourd'hui, face à la nécessité de combattre l'Etat islamique, comment la France ne pourrait-elle ne pas enterrer la hache de guerre et coopérer avec la Russie, l'Iran et la Syrie ? L'union fait la force. Ce n'est que quand elles feront face à la forteresse imprenable d'une alliance mondiale de lutte contre le terrorisme que les forces extrémistes trembleront.