La Chine promet une coopération gagnant-gagnant entre "La Ceinture et la Route" et le plan Juncker

La Chine a promis de faire des efforts conjoints avec l'Europe pour forger une coopération mutuellement bénéfique entre l'initiative chinoise "La Ceinture et la Route" et le plan Juncker de l'Union européenne (UE), qui prévoit des investissements d'un montant de 315 milliards d'euros.

"Il est très encourageant de constater que la Chine et l'UE tentent de saisir les immenses possibilités et opportunités offertes par l'initiative 'La Ceinture et la Route'", a déclaré à Xinhua Yang Yanyi, chef de mission de la Chine auprès de l'UE.

Proposée par le président chinois Xi Jinping en 2013, l'initiative "La Ceinture et la Route" comprend la Nouvelle ceinture économique de la Route de la Soie, qui relie la Chine à l'Europe via l'Asie centrale et occidentale, et la Route de la Soie maritime du XXIe siècle, qui relie la Chine aux pays d'Asie du Sud-Est, à l'Afrique et à l'Europe.

En juin 2015, lors du 17e sommet UE-Chine, les deux parties ont décidé de créer des synergies entre cette initiative et le plan d'investissement du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Trois mois plus tard, lors d'un dialogue économique de haut niveau, Bruxelles a annoncé que la Chine était devenue le premier pays hors-UE à annoncer une contribution au plan Juncker.

La coopération entre les deux projets continue de progresser en cette année 2016, en particulier dans des domaines prioritaires tels que la connectivité, le financement et l'économie numérique, a déclaré Mme Yang mercredi lors d'un atelier au Parlement européen.

Les infrastructures revêtent une grande importance à la fois dans le cadre de l'initiative "La Ceinture et la Route" et du plan Juncker, et les deux parties ont décidé d'améliorer davantage leurs relations dans ce domaine.

En janvier, la première réunion du groupe de travail de la plate-forme de connectivité Chine-UE a été convoquée dans le cadre du protocole d'entente sur la création d'une plateforme de connectivité UE-Chine.

Beijing et Bruxelles ont décidé de partager les informations, de faciliter le trafic et les transports, de développer des synergies entre les initiatives et projets pertinents, et d'identifier les opportunités de coopération entre leurs politiques respectives et leurs sources de financement.

Les deux parties chercheront à "explorer activement les opportunités de commerce et d'investissement" et à créer un environnement favorable pour construire des réseaux d'infrastructures durables et interopérables entre les pays et les régions, a indiqué Mme Yang.

Sur le plan du financement, la Chine a déjà exprimé son intérêt pour le Fonds européen pour les investissements stratégiques, un fonds doté d'un montant de 21 milliards d'euros qui devrait financer le Plan Juncker.

Les deux parties ont jusqu'ici tenu trois réunions de travail sur la coopération Chine-UE dans les investissements. Au cours de la plus récente session en janvier, les experts du Fonds de la Route de la soie, un fonds chinois conçu en partie pour favoriser les investissements dans le cadre de l'initiative "La Ceinture et la Route", ont échangé leurs points de vue sur le mécanisme de co-investissement avec les experts de la Commission européenne et de la Banque européenne d'investissement.

"Les deux parties se sont engagées à développer des opportunités concrètes pour que la Chine prenne part au plan d'investissement de l'Europe", a déclaré la diplomate chinoise.

En ce qui concerne l'économie numérique, les deux parties ont cherché à obtenir une meilleure synergie entre le programme numérique de l'Europe et la stratégie Internet+ de la Chine, ce qui bénéficiera aux 1,1 milliard d'internautes en Chine et dans l'UE.

Elles ont signé un partenariat clé sur la télécommunication 5G en septembre dernier et travaillent actuellement sur l'approfondissement du dialogue et de la coopération dans les technologies de l'information et de la communication, a précisé Mme Yang.

L'initiative "La Ceinture et la Route" est "très simple" : elle vise à construire des relations économiques plus étroites, à approfondir la coopération, à promouvoir le développement dans la région eurasiatique, et à construire une communauté d'intérêt, a-t-elle déclaré.

Dans le cadre de cette initiative, "la construction d'un réseau routier ou de lignes ferroviaires à grande vitesse ne sera pas seulement une question de financement, mais exigera aussi une participation significative des acteurs locaux, des communautés et des gouvernements nationaux et locaux", a souligné Mme Yang.

Ainsi, "seul un sentiment partagé de dignité et de collectivité peut soutenir les bénéfices et la confiance réciproques qui favoriseront une coopération durable à long terme dans tous les domaines".

Mme Yang a en outre appelé l'UE à déployer des efforts conjoints pour poursuivre la coopération. "Seule la coopération gagnant-gagnant peut nous permettre de réaliser des progrès importants et durables qui seront bénéfiques à tous", a-t-elle conclu.