Dernière mise à jour à 15h26 le 21/03
La Chine et la Belgique célèbrent en 2016 le 45e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques. Concernant les échanges de la Chine avec les pays européens, le Royaume de Belgique est précurseur à plusieurs titres : il a été le premier pays européen à octroyer à la Chine des prêts gouvernementaux et à créer avec la Chine un fonds d'investissement conjoint, le premier pays européen à mettre en place avec la Chine un incubateur d'entreprises high-tech et à accueillir des vols charters de tours opérateurs chinois à destination de l'Europe. Les relations sino-belges, qui ont résisté à l'épreuve des aléas internationaux, se sont consolidées au fil des années et sont entrées dans la meilleure période de leur histoire.
Les échanges entre la Chine et la Belgique sont très anciens et jalonnés d'épisodes marquants tels que : le séjour en Chine au 17e siècle du missionnaire flamand Ferdinand Verbiest qui équipa en instruments modernes l'Observatoire de Beijing, l'arrivée en Belgique de quelque 12.000 travailleurs chinois pendant la Grande Guerre pour creuser des tranchées, ou encore le grand voyage jusqu'en Chine du futur Roi Léopold II en 1865, sans oublier l'extraordinaire courage de la Chinoise Qian Xiuling qui sauva une centaine de citadins et de combattants de la Résistance belges sous les feux des nazis en pleine Seconde Guerre mondiale.
La Belgique, sur fond de guerre froide, ne s'est pas totalement alignée sur les Etats-Unis vis-à-vis de la jeune République populaire de Chine. Lors de la Conférence de Genève de 1954, le ministre belge des Affaires étrangères d'alors, Paul-Henri Spaak, en dépit de l'opposition des Etats-Unis, serra la main au Premier ministre chinois Zhou Enlai pour exprimer son soutien à l'initiative chinoise de régler pacifiquement la question de la péninsule coréenne.
En 1961, la Reine Elisabeth, âgée de 85 ans, fit un voyage d'une vingtaine de jours en Chine en traversant le "rideau de fer" et fut reçue par le président Mao Zedong et le Premier ministre Zhou Enlai. De retour de ce voyage, elle déclara au monde entier qu'exclure la Chine des Nations Unies était une "politique absurde" et qu'il n'y avait au monde "qu'une seule Chine dont Beijing était le cœur".
Le 25 octobre 1971, la Belgique a voté pour la résolution sur le rétablissement des droits légitimes de la République populaire de Chine aux Nations Unies. Le jour même, la Chine et la Belgique ont noué officiellement des relations diplomatiques.
L'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays a permis d'ouvrir une nouvelle page dans les annales des échanges bilatéraux. Depuis, les relations sino-belges ont connu un développement remarquable. Et ces dernières années, on a assisté à l'intensification des échanges de haut niveau et à la consolidation continue de la confiance politique mutuelle. Chacune des deux parties inscrit la relation sino-belge dans une optique stratégique. La Chine attache une grande importance à la position de la Belgique au "cœur de l'Europe", alors que développer les liens d'amitié et de coopération avec la Chine fait l'unanimité au sein de l'ensemble de la classe politique belge. En mars 2014, le président chinois Xi Jinping a effectué une visite en Belgique dans le cadre de son premier déplacement officiel en Europe en tant que président chinois. En juin 2015, Sa Majesté Philippe a réservé à la Chine sa première visite d'État depuis son accession au trône. Après la visite couronnée de succès du Premier ministre chinois Li Keqiang en Belgique l'année dernière, le Premier ministre belge Charles Michel effectuera bientôt une visite officielle en Chine et assistera au Forum de Boao pour l'Asie. Les visites croisées, en moins de deux ans, entre les chefs d'Etat et les chefs de gouvernement des deux pays, une "première" dans l'histoire des relations sino-belges, illustrent parfaitement l'excellence des relations entre les deux pays.
Sur la base de la confiance politique mutuelle, la coopération pragmatique s'est développée rapidement entre les deux pays. Le commerce bilatéral, qui a augmenté de 16,4% par an en moyenne au cours de la dernière décennie, s'est élevé à 27,27 milliards de dollars en 2014, soit 1.350 fois supérieur par rapport au niveau constaté au lendemain de l'établissement des relations diplomatiques. La coopération dans le domaine scientifique et technologique est particulièrement dynamique. Après la construction en partenariat du premier laboratoire de conception chinois à l'étranger, les deux pays ont signé en 2015 un accord pour développer ensemble les circuits intégrés les plus avancés en Chine. Par ailleurs, les entreprises chinoises sont de plus en plus nombreuses à investir en Belgique : Geely, Huawei, ZTE, Anbang Assurance ... les exemples pionniers et réussis ne manquent pas.
Les relations interétatiques reposent sur l'amitié entre les peuples. La Chine et la Belgique, se trouvant aux deux extrémités du continent eurasiatique, sont toutes deux dotées d'une culture plurielle et ouverte. Du Père Verbiest à Mme Qian, de M. Tchang dans les Aventures de Tintin aux superstars Xing Hui et Hao Hao, un couple de pandas géants prêtés à la Belgique (dont les noms signifient en chinois "étoile scintillante" et "de mieux en mieux"), les échanges culturels et de personnel sino-belges sont chaque jour plus riches et variés. L'année dernière, le Centre culturel de Chine à Bruxelles a ouvert ses portes et deux nouveaux Instituts Confucius ont vu le jour. Grâce aux mesures de facilitation d'obtention de visa pour les ressortissants chinois annoncées par le gouvernement belge, le nombre de touristes chinois en Belgique augmente rapidement. Les Chinois et les Belges, de plus en plus proches, se connaissent et se comprennent de mieux en mieux.
En mars 2014, les deux pays ont publié une déclaration conjointe réaffirmant que la Chine et la Belgique, en tant que partenaires sincères, témoignaient à l'une et l'autre, respect et confiance sur les questions de souveraineté, de sécurité et de voie de développement, et décidaient d'approfondir leur partenariat global d'amitié et de coopération sur la base des bonnes relations existantes pour faire progresser encore davantage leurs relations bilatérales.
La coopération pragmatique sino-belge est promise à un plus bel avenir. La Chine, qui oeuvre à l'approfondissement de la réforme sur tous les plans, travaille activement à la mise en place de la stratégie du développement innovant. La Belgique, dans le contexte de morosité de l'économie européenne, souhaite élargir sa coopération avec la Chine. Pays de 11 Prix Nobel, la Belgique dispose d'atouts uniques au monde dans les domaines de la microélectronique, de l'industrie chimique et autres. La Chine et la Belgique pourront mettre à profit leur complémentarité et coopérer davantage sur l'innovation technologique dans l'esprit du bénéfice mutuel et du gagnant-gagnant.
En soutenant l'initiative chinoise "la Ceinture économique de la Route de la soie et la Route de la soie maritime du 21e siècle" et la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), la Belgique souhaite prendre une part active dans la construction de l'interconnexion et explorer avec la Chine les possibilités d'une coopération tripartite, voire multipartite, pour contribuer ensemble à la croissance mondiale.
Le 6 février 2016, la parade sur la Grand-Place de Bruxelles a apporté à la ville l'ambiance festive du Nouvel An chinois. Pour la première fois, l'Hôtel de Ville de Bruxelles a été orné de drapeaux chinois et illuminé en rouge, en prélude aux célébrations du 45e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et la Belgique. Nous sommes convaincus que les deux pays saisiront cette occasion pour renforcer la confiance politique mutuelle, la coopération économique et commerciale et les échanges culturels et humains, afin que les relations sino-belges progressent "de mieux en mieux" et brillent comme une "étoile scintillante".