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La voie unique choisie par la Chine pour assurer sa montée en puissance

Xinhua | 17.10.2017 20h24

Le 19e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC) s'ouvrira le 18 octobre et sera l'occasion d'élire la nouvelle direction pour le prochain mandat de cinq ans et d'avaliser une nouvelle fois la voie du socialisme à la chinoise.

Ce congrès revêt une importance primordiale, alors que le pays s'efforce de bâtir une société modérément prospère à tous les égards et se trouve à un moment critique dans le développement du socialisme à la chinoise, a-t-on appris lors d'une réunion du Bureau politique du Comité central du PCC organisée le 31 août.

UNE VOIE DIFFERENTE

Sous la direction du PCC, la Chine a adopté une voie différente de celle des pays occidentaux. Elle se caractérise principalement par la réforme et l'ouverture et a fait du pays la deuxième plus grande économie mondiale.

La croissance de la Chine est stimulée par "l'innovation, une idéologie axée sur le peuple, la stabilité, la modernisation des infrastructures et la mondialisation", et cette approche peut servir d'exemple à d'autres économies, d'après des analystes.

"L'économie chinoise s'est stabilisée et présente des signes d'embellie, grâce aux nouvelles politiques de croissance, à la réforme structurelle et à des innovations politiques", affirme Cai Jiming, professeur à l'Université Tsinghua. "Ces innovations continues, basées sur les conditions nationales, peuvent servir de référence à d'autres économies en développement et aux économies développées."

Le PIB du pays a augmenté de 6,9% au premier semestre de 2017, soit un taux bien supérieur à l'objectif de 6,5% fixé par le gouvernement pour l'ensemble de l'année. Le taux de croissance de 6,7% rapporté en 2016 était certes le plus bas en 26 ans, mais dépassait celui de la majorité des économies et représentait plus de 30% de la croissance mondiale.

La campagne de réduction de la pauvreté lancée par la Chine constitue un autre exemple des succès du pays, notent des analystes.

"Les efforts de réduction de la pauvreté montrent que le développement de la Chine est axé sur le peuple, ce qui est l'essence de la croissance économique", estime Li Zhongjie, membre du Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC).

La Chine a fait sortir de la pauvreté 12,4 millions d'habitants des régions rurales en 2016. Cependant, 43,35 millions de personnes vivaient encore sous le seuil de pauvreté à la fin de l'année dernière.

La Chine s'est engagée à éradiquer la pauvreté dans les régions rurales d'ici 2020.

Le gouvernement renforcera son soutien à la réduction de la pauvreté, notamment via l'adoption de politiques ayant trait aux impôts, aux terrains, à la finance, à l'éducation et à la santé, en appliquant les normes les plus élevées pour évaluer les succès de ces efforts.

La Chine continue d'attacher une grande importance au maintien de la stabilité. Cette année, le pays s'en tient au ton fondamental de "rechercher le progrès tout en maintenant la stabilité".

Les responsables s'efforcent de maintenir stables l'économie, l'emploi, la société et les attentes de croissance, tout en cherchant à obtenir des progrès dans les réformes structurelles et systémiques, en exploitant le nouvel élan de croissance et en améliorant les conditions de vie du peuple, explique Yu Yongding, économiste et ancien conseiller de la banque centrale.

La sagesse offerte par le PCC au monde comprend la manière d'aborder la relation entre "stabilité" et "progrès", poursuit M. Yu.

Le Fonds monétaire international a relevé en juillet ses prévisions de croissance de la Chine à 6,7% et 6,4% respectivement pour 2017 et 2018, étayant les attentes de croissance stable.

"Le monde pourrait également s'inspirer de la Chine en termes de modernisation des infrastructures, qui est la condition préalable d'une croissance économique", indique le législateur national Zhang Zhao'an.

Fin 2016, la Chine possédait un réseau ferroviaire de 124.000 kilomètres et jouissait du plus grand réseau de voies ferrées à grande vitesse au monde, long de plus de 22.000 kilomètres.

La Chine compte investir 3.500 milliards de yuans (503,6 milliards de dollars) dans la construction de chemins de fer durant la période du 13e plan quinquennal (2016-2020).

D'ici 2020, la Chine augmentera la longueur des chemins de fer à grande vitesse en service à 30.000 kilomètres, reliant plus de 80% de ses grandes villes. Le pays rénovera également 30.000 kilomètres d'autoroutes.

PROMOUVOIR LA MONDIALISATION

La Chine tente de connecter la région Asie-Pacifique et les pays situés au-delà de celle-ci via des programmes d'infrastructures comme l'initiative "la Ceinture et la Route", la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) et le Fonds de la Route de la soie.

Proposée par la Chine en 2013, l'initiative "la Ceinture et la Route" vise à former un réseau de commerce et d'infrastructures reliant l'Asie à l'Europe et à l'Afrique le long d'anciennes routes commerciales.

A ce jour, une centaine de pays et d'organisations internationales se sont joints à l'initiative, et plus de 60 d'entre eux ont signé des accords de coopération avec la Chine.

La mondialisation représente une grande opportunité pour tout pays capable de correctement s'intégrer à l'économie mondiale, selon M. Yu.

Entre le lancement de la politique de réforme et d'ouverture, en 1978, et fin novembre 2016, la Chine a attiré plus de 1.700 milliards de dollars d'investissements directs étrangers, et ses investissements directs à l'étranger ont dépassé 1.200 milliards de dollars.

Les entreprises chinoises, fortes de leur rapide expansion internationale, ont embauché quelque 1,5 million de personnes à l'étranger en 2016, selon le ministère du Commerce.

Des experts indiquent que l'économie chinoise restera le plus fort moteur de la croissance économique mondiale, car les fondamentaux de la croissance à long terme du pays restent inchangés.

UN DEVELOPPEMENT PROPULSE PAR UN PARTI FORT

"Le développement revêt une importance primordiale", telle est l'idée stratégique soulevée par feu le dirigeant chinois Deng Xiaoping à laquelle le pays adhère toujours fermement.

En Chine, la légitimité politique repose sur les compétences et expériences.

La pratique a prouvé que le socialisme à la chinoise était la meilleure voie pour assurer les intérêts fondamentaux de la majorité écrasante des Chinois.

En raison de ses différences avec les systèmes politiques occidentaux, la voie socialiste de la Chine a fait l'objet de malentendus et de scepticisme au cours des décennies passées. Plusieurs soi-disant observateurs de la Chine ont longtemps prédit un avenir pessimiste pour celle-ci, et la théorie d'un "effondrement de la Chine" n'a jamais disparu.

Certes, le pays a surmonté nombre de difficultés et reste confronté à de nombreux défis colossaux, allant des risques financiers à la pollution, en passant par la pauvreté.

Le fait est, cependant, que son taux de croissance a dépassé celui de nombreuses grandes économies dans le monde. Le PCC, en tant que parti au pouvoir dans le pays, a remporté un soutien dominant.

Aujourd'hui, le développement de la Chine se trouve à un nouveau point de départ historique. Le socialisme à la chinoise est entré dans une nouvelle phase de développement.

Des analystes pensent que le 19e Congrès national du PCC sera crucial pour le développement de la Chine. En effet, le PCC ne peut se reposer sur ses lauriers ou se permettre de rater l'opportunité historique de maintenir la croissance sur le rail s'il veut orienter le pays vers son objectif de bâtir une société relativement prospère d'ici 2020. A partir de 2020, la Chine oeuvrera à devenir un pays socialiste modernisé à l'horizon 2049, année du centenaire de la République populaire de Chine.

Le PCC doit rester vigilant face à l'auto-satisfaction et à l'optimisme aveugle, mettent en garde des analystes. Les responsables doivent accroître leur prise de conscience concernant les crises et se préparer à faire face aux risques et défis.

La Chine a beaucoup appris des pays étrangers via son ouverture, et le monde pourrait aujourd'hui s'inspirer de la Chine en matière de réforme, d'innovation, de recherche de développement commun et d'ouverture plus large, selon des analystes.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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