Dernière mise à jour à 09h00 le 16/04
La Chine a dévoilé jeudi 12 avril une directive nationale sur les tests routiers des véhicules autonomes, une mesure qui s'inscrit dans l'impulsion générale qui vise à accélérer le développement de cette technologie et à prendre l'avantage dans la course à la commercialisation de tels véhicules.
La directive, qui a été publiée conjointement par les ministères de l'Industrie et de l'Information, de la Sécurité publique et du Transport, autorise les collectivités à organiser des essais routiers pour les véhicules autonomes et à évaluer les conditions locales de leur mise en place. La directive stipule que les véhicules à l'essai doivent être des automobiles individuelles ou commerciales et ne peuvent être des véhicules à basse vitesse ou des motocycles.
Selon cette nouvelle régulation qui rentrera en vigueur le 1er mai, les véhicules à l'essai devront être capables de passer de la conduite autonome au mode de conduite conventionnel afin de garantir que le conducteur participant au test puisse rapidement prendre le contrôle du véhicule en cas de dysfonctionnement.
Par ailleurs, les demandes de test sont réservées aux entités légales indépendantes immatriculées en Chine. Ces dernières doivent d'abord réussir plusieurs essais dans des zones closes prévues à cet effet avant de passer aux essais sur route.
Xin Guobin, vice-ministre de l'Industrie et de l'Information, a déclaré : « Les essais routiers des véhicules autonomes ne sont pas une chose aisée à mettre en place et la sécurité doit être la première des priorités. »
Le vice-ministre ajoute que les constructeurs automobiles doivent intensifier leurs efforts de recherche et développement autour de la conduite autonome afin d'offrir davantage de véhicules sûrs et fiables.
Selon le ministère du Transport, le gouvernement étudie actuellement les moyens d'améliorer les infrastructures routières pour mieux les adapter aux véhicules autonomes.
En décembre dernier, Beijing avait dévoilé pour la première fois dans le pays une directive qui encadrait les essais routiers des véhicules autonomes et avait annoncé la création d'un terrain d'essai clos dédié aux voitures autonomes pour février.
En outre, le 1er mars, les autorités de Shanghai ont délivré les premières autorisations d'essais routiers du pays à deux constructeurs de voitures intelligentes, SAIC Motor Corp Ltd et la start-up spécialisée dans les véhicules électriques Nio Auto.
« La directive nationale sur les véhicules autonomes va permettre de réguler l'ensemble du secteur en fournissant des références et des recommandations à l'attention des autorités locales qui doivent encore publier leurs propres directives », explique Tao Ji, directeur technique du service de la conduite autonome de Baidu.
Tao ajoute que la sûreté est l'élément qui prévaut autant dans la R&D que dans la conception, la fabrication et les essais routiers des véhicules autonomes. Baidu a d'ores et déjà obtenu plusieurs autorisations d'essais routiers pour ses véhicules autonomes à Beijing et à Pingtan, dans la province du Fujian.
Selon Li Keqiang, professeur au département du génie automobile de l'université de Tsinghua, « la sûreté est la priorité des voitures autonomes. » Rappelant le récent accident mortel dans lequel un piéton a perdu la vie, renversé par une voiture autonome de l'entreprise Uber, Li appelle les constructeurs automobiles à élaborer des systèmes de sécurité.
« Nous avons encore besoin de plus de temps avant de voir des véhicules hautement voire complètement autonomes. Cela va dépendre des avancées technologiques, de la reconnaissance sociale de cette technologie et de la construction d'infrastructures routières et de télécommunication », explique Li.