Dernière mise à jour à 08h00 le 14/12
La coopération sino-africaine a connu en 2018 des résultats concrets et fructueux, tandis que l'année écoulée a également offert aux deux parties de nouvelles opportunités de développement aussi profondes qu'étendues.
Cette année 2018 a été marquée par deux grands événements qui ont donné un nouvel élan à la coopération sino-africaine, à savoir la première édition de l'Exposition internationale des importations de la Chine (CIIE) à Shanghai et le sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) à Beijing.
La Chine entend importer beaucoup plus de produits africains, autres que les ressources naturelles, a ainsi observé El Hadj Alioune Diouf, ancien directeur du commerce intérieur au ministère sénégalais du Commerce, soulignant que la CIIE allait permettre de créer des opportunités de croissance en Afrique.
Les 27 entreprises sud-africaines qui ont participé à la 1ère édition de la CIIE du 5 au 10 novembre ont dit y avoir découvert de nombreuses opportunités d'affaires. "Nous avons obtenu plusieurs importantes opportunités de nous développer en Chine. Nous avons eu des pistes intéressantes, de grandes organisations chinoises qui ont dit qu'elles voulaient travailler avec nous", s'est félicité Mark Taylor, chargé du développement commercial du concepteur de logiciels DesSoft.
L'édition inaugurale de la CIIE a constitué un tremplin important qui offre à l'Afrique l'opportunité de promouvoir ses produits sur les marchés internationaux et d'intégrer les chaînes de valeur mondiales, a analysé Charles Onunaiju, directeur du Centre d'études chinoises à Abuja (Nigeria).
Les importations en Chine de produits africains ont atteint 75,3 milliards de dollars en 2017, soit une hausse de 32,8% par rapport à l'année précédente. En sens inverse, les exportations chinoises vers l'Afrique n'ont connu l'an passé qu'une faible hausse de 2,7% pour s'établir à 94,7 milliards de dollars. L'excédent commercial chinois a donc reculé de 45,2% en 2017, selon l'Administration générale des douanes chinoises.
La Chine conserve sa position de premier partenaire commercial de l'Afrique depuis huit années consécutives. Au premier semestre 2018, le volume des échanges bilatéraux a augmenté de 16% à presque 100 milliards de dollars, selon le ministère chinois du Commerce.
Si l'on peut dire que la CIIE a réussi à promouvoir les échanges commerciaux sino-africains, le sommet du FCSA de septembre dernier a pour sa part permis d'ouvrir une nouvelle ère pour les relations Chine-Afrique.
Lors de ce sommet, les dirigeants africains ont annoncé qu'ils aligneraient leurs stratégies de développement nationales avec l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) afin de renforcer la synergie du développement, de promouvoir une coopération mutuellement bénéfique et de bâtir une communauté de destin plus étroite avec la Chine sur la base de l'égalité et du respect mutuel.
Dans son discours inaugural, le président chinois Xi Jinping a déclaré que son pays était disposé à renforcer sa coopération avec les pays africains afin de tracer une voie de développement de haute qualité inclusive et bénéfique à tous, adaptée aux conditions nationales individuelles.
Le sommet du FCSA a été "un très, très grand succès" et les "huit initiatives majeures" annoncées à cette occasion sont à saluer, s'est félicité le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. La coopération sino-africaine est "un partenariat franc, gagnant-gagnant et vraiment très fraternel (...) Il n'y a aucune contrainte. Bien au contraire, c'est dans le sens du développement mutuel des deux peuples", a-t-il commenté.
Ce sommet "reflète la nature unique et stratégique de notre partenariat", a indiqué le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Le partenariat sino-africain "facilite la réalisation des aspirations au développement de l'Afrique telles que définies dans l'Agenda 2063 via une collaboration pratique en vue d'une coopération mutuellement bénéfique", a-t-il ajouté.
Ahunna Eziakonwa, directrice régionale du PNUD (Programmes des Nations unies pour le développement) pour l'Afrique, a confié que son organisation se félicitait des "huit initiatives" illustrant l'engagement de la Chine envers des partenariats qui soutiennent la réalisation des objectifs nationaux de développement et les aspirations de l'Agenda 2063 de l'Union africaine (UA) et de l'Agenda 2030 de l'ONU pour le développement durable.
Quant au président rwandais Paul Kagame, qui assure la présidence tournante de l'UA, il a indiqué que l'engagement de la Chine envers l'Afrique a été "profondément transformateur tant sur le plan intérieur que pour la position de l'Afrique dans le monde".
Pour sa part, le président ivoirien Alassane Ouattara a assuré que l'ICR allait "accélérer l'industrialisation de (son) pays, renforcer le développement de (ses) infrastructures et favoriser le commerce et le transfert de technologies avec la Chine".
"La Chine et l'Afrique sont en mesure de coopérer de façon pacifique, équitable et durable, et de réaliser des progrès qui bénéficieront à l'humanité tout entière", a salué le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres lors du sommet du FCSA. Il a également félicité la Chine et l'Afrique pour leur remarquable développement, mais aussi pour la réussite de leur partenariat, comme en atteste la participation de l'Afrique à l'ICR.