Nanjing adopte une réglementation de protection de la Journée commémorative nationale

Ce 13 décembre, toute la Chine célèbre la 5e Journée commémorative nationale des victimes du massacre de Nanjing, mais c'est aussi le premier jour d'application du règlement adopté par Nanjing sur la protection de cette journée.

Le règlement, approuvé lors d'une session du comité permanent de l'Assemblée municipale populaire de Nanjing à la fin du mois de novembre, constitue également le premier règlement local de ce type.

Il précise les règles d'étiquette et les normes à respecter lors de la Journée commémorative nationale, telles que « une minute de silence pour les piétons et les véhicules, y compris les automobiles, les trains et les navires », ainsi que « le déclenchement des sirènes en hommage ».

Dans le même temps, certains comportements sont pour la première fois interdits par la loi, notamment des discours déformant ou réfutant les faits du massacre de Nanjing, insultant ou diffamant les victimes du massacre de Nanjing, leurs survivants et leurs martyrs, ainsi que ceux qui lancent des messages pour nuire à la dignité de la nation et les sentiments des citoyens. Ceux qui prendront des photos et vidéos vêtus d'uniformes des envahisseurs japonais sur les sites commémoratifs en seront exclus et seront punis.

En outre, le règlement stipule également que, lors de cette journée, les activités de divertissement seront limitées, en particulier dans les lieux publics où se tiennent des manifestations commémoratives, et la Journée commémorative nationale sera incluse dans les manuels scolaires des écoles primaires et secondaires de la ville de Nanjing.

Pourquoi cette réglementation est-elle nécessaire ?

La nécessité de la législation est apparue après que certains comportements et discours diffamant ou insultant les victimes, les survivants et les martyrs du massacre de Nanjing aient indigné le peuple chinois après leur publication en ligne.

En 2017 notamment, des photos de plusieurs jeunes hommes vêtus de l'uniforme des envahisseurs japonais posant sur des sites historiques célébrant la guerre de résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise ont déclenché la colère des internautes chinois après leur publication sur les médias sociaux. Il y a également eu des messages diffusés en ligne faisant la publicité du fascisme japonais pendant la Seconde Guerre mondiale, tout en déformant les faits historiques et en se rendant coupables de blasphème envers les sentiments nationaux.

En avril 2018, une loi sur la protection de la réputation des héros et des martyrs a été approuvée lors d'une session du Comité permanent de la 13e Assemblée populaire nationale.

Selon le comité législatif de l'Assemblée populaire municipale de Nanjing, la législation doit jeter les bases juridiques du sens de la cérémonie, non seulement pour montrer du respect pour l'histoire de la Chine et de ses trop nombreuses vies perdues pendant la guerre, mais aussi par souci de cultiver le patriotisme dans la société d'aujourd'hui.

Yao Zhenglu, membre du comité législatif de l'Assemblée populaire municipale de Nanjing, a noté que les experts juridiques de la ville ont apporté leur soutien à cette législation. Nombre d'entre eux se consacraient à la protection des droits des survivants du massacre de Nanjing depuis de nombreuses années. « En traçant une ligne rouge et en clarifiant les responsabilités légales, nous construirons un mécanisme administratif à long terme sur la protection des règles d'étiquette de la Journée commémorative nationale », avait-il déclaré en novembre. « C'est également une réponse à la demande commune des habitants de Nanjing ».

Pourquoi le massacre de Nanjing ne doit-il jamais être oublié en Chine ?

Le massacre de Nanjing est un chapitre tragique de l'histoire chinoise et a été un traumatisme pour les sentiments nationaux et le peuple.

Le 13 décembre 1937, l'armée japonaise d'invasion s'empara de la ville de Nanjing et, au cours des six semaines qui suivirent, massacra 300 000 civils et combattants non armés, se livrant en même temps à des viols et des pillages à vaste échelle.

Les atrocités commises par l'armée japonaise ont été comparées aux camps de concentration de l'Allemagne nazie, mais le massacre de Nanjing a été délibérément oublié ou même nié pendant de nombreuses années.

En 2015, l'UNESCO a inscrit le massacre de Nanjing sur son registre de la Mémoire du monde en dépit de l'obstruction de la droite japonaise et de la reconnaissance mondiale du carnage. Depuis 2014, la Chine a désigné le 13 décembre Journée commémorative nationale des victimes du massacre de Nanjing.

Au moins 20 survivants qui ont assisté au massacre et qui ont vécu le massacre sont décédés en 2018. À l'heure actuelle, moins de 100 survivants connus du massacre de Nanjing sont encore en vie.