Dernière mise à jour à 11h00 le 02/06
Le Premier ministre singapourien, Lee Hsien Loong, a déclaré vendredi à Singapour que les pays devaient s'habituer à un rôle plus important de la Chine, et qu'il n'était ni possible ni sage d'empêcher la croissance de la deuxième plus grande économie du monde.
"Les pays doivent accepter que la Chine continuera de grandir et de se renforcer, et qu'il n'est ni possible ni sage pour eux d'empêcher cela de se produire", a dit M. Li lors d'un discours liminaire à l'occasion du Dialogue de Shangri-La dans cet État insulaire.
La Chine a totalement changé depuis qu'elle a commencé sa politique d'ouverture il y a 40 ans, et son produit intérieur brut (PIB) a été multiplié par plus de 25 en termes réels au cours de cette période, a indiqué M. Lee.
"À de nombreux égards, la croissance de la Chine est un bienfait formidable, pour elle-même comme pour le monde", a dit M. Lee en s'adressant aux participants du dialogue annuel de sécurité.
"La Chine est devenue une base de production et d'industrie massive, baissant les coûts des producteurs du monde entier (...) C'est aussi un énorme marché, qui importe de tout, des matières premières aux composants électroniques en passant par les avions et les vins fins", a-t-il dit.
De nouvelles règles internationales doivent être élaborées dans de nombreux domaines, a estimé M. Lee. "La Chine voudra avoir son mot à dire dans ce processus, car elle considère que les règles actuelles ont été créées par le passé sans sa participation. C'est un souhait raisonnable".
À propos des relations entre la Chine et les États-Unis, M. Lee a indiqué qu'elles étaient les plus importantes dans le monde actuel. "La manière dont ces deux puissances établissent leurs relations et leurs frictions détermineront l'environnement international pour les décennies à venir".
"Au final, les États-Unis et la Chine doivent travailler ensemble, ainsi qu'avec les autres pays, pour mettre à jour le système mondial, et pour ne pas désorganiser le système", a-t-il ajouté.
Pour y parvenir, chacun doit comprendre le point de vue de l'autre, et ils doivent réconcilier leurs intérêts mutuels, selon M. Lee.
Une période prolongée de tensions et d'incertitudes entre la Chine et les États-Unis serait "extrêmement préjudiciable", a-t-il ajouté.
"Un grand nombre de questions internationales graves comme la situation en Corée, la non-prolifération nucléaire, et les changements climatiques, ne peuvent être résolues sans une complète participation des États-Unis et de la Chine, avec les autres pays".
De plus, les tensions entre la Chine et les États-Unis peuvent nuire à l'économie mondiale en particulier "dans le contexte de marchés et de chaînes de production mondialisés".
M. Lee a exprimé son espoir que les États-Unis et la Chine "trouve(raient) un moyen constructif d'avancer, en concurrence certainement, mais dans le même temps en coopération sur les grandes questions d'intérêt mutuel".
Le Dialogue de Shangri-La, officiellement connu sous le nom du Sommet sur la sécurité asiatique, a débuté vendredi à Singapour et doit durer jusqu'au 2 juin avec pour objet principal la situation de sécurité et les défis concernant la région Asie-Pacifique.