Dernière mise à jour à 10h26 le 08/05
Dans le but de se développer à l'international, la médecine traditionnelle chinoise (MTC) s'associe aujourd'hui aux autorités européennes pour renforcer le contrôle de la qualité.
« L'intérêt pour la MTC augmente dans la plupart des pays européens. Nous avons besoin d'au moins 200 nouveaux médicaments à base de plantes pour répondre à la demande. Ce nombre n'est actuellement que de 80 dans la monographie de la Pharmacopée européenne », a déclaré Gerhard Franz, ancien responsable du groupe MTC et expert en herbes médicinales en Europe.
Selon M. Franz, il existe encore de nombreux obstacles à l'entrée des produits chinois en Europe, notamment le manque d'analyse pharmacologique de la phytothérapie et de contrôle des pesticides.
« L'avenir de la MTC dépend de son intégration aux normes et aux marchés internationaux », a-t-il souligné.
M. Franz a fait ces remarques lors du Forum international sur la médecine traditionnelle chinoise et la médecine botanique qui s'est tenu fin avril à Shenzhen, dans la province du Guangdong (sud de la Chine).
L'industrie de la médecine traditionnelle chinoise a toutefois déjà repensé son modèle de développement international. Le treizième plan quinquennal (2016-2020) de la Chine prévoit ainsi le renfort de l'intégration de la biologie systématique, des mégadonnées, de l'intelligence artificielle et d'autres technologies de pointe afin de trouver des preuves scientifiques de l'efficacité de la MTC.
L'Alliance industrielle mondiale pour la médecine à base de plantes vertes chinoises, axée sur le marketing international, a été lancée lors du forum. Cette alliance regroupe des entreprises nationales et étrangères associées aux herbes médicinales en amont, au centre et en aval de la chaîne industrielle de la médecine botanique de la MTC, ainsi que des institutions de recherche et développement du secteur.
« Nous allons nous concentrer sur le contrôle de la qualité de la phytothérapie chinoise depuis ses origines, telles que les semences, la plantation, la récolte, le stockage, le transport, les métaux lourds, les pesticides, la traçabilité et la transparence dans la gestion de la chaîne de qualité entre les membres », a déclaré Wang Mei, experte faisant partie du groupe de travail sur la MTC du Comité de la pharmacopée européenne.
Elle a proposé d'intégrer la chaîne industrielle de la phytothérapie chinoise aux normes de qualité de l'Union européenne afin de garantir la qualité et de faciliter la mondialisation. « L'Union européenne dispose d'un système de contrôle de la qualité de la gestion et d'enregistrement de toute la chaîne industrielle reconnu par près de 100 pays », a-t-elle ajouté. « Un autre avantage est qu'il existe déjà des précédents de MTC reconnus par l'UE ».
Depuis 2012, six médicaments chinois ont été officiellement enregistrés en tant que médicaments traditionnels à base de plantes dans des États membres européens, dont le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l'Allemagne.
Pour Mme Wang, la mise en place d'une norme moderne compatible avec les normes internationales est essentielle pour augmenter le nombre de médicaments de MTC reconnus sur les marchés internationaux.
Faisant partie de la culture chinoise traditionnelle, la méthodologie de la MTC comprend une série de concepts uniques -par exemple, les déficiences et les excès- qui ne sont pas reconnus sur les marchés internationaux.
C'est pourquoi une traduction scientifique des termes médicaux chinois est un autre élément essentiel pour la mondialisation de la MTC. Par ailleurs, a souligné Mme Wang, l'application de la technologie de biologie systématique pour la preuve scientifique et thérapeutique des diagnostics de la MTC est essentielle pour que celle-ci soit acceptée dans le monde entier.