Dernière mise à jour à 09h07 le 24/08
Les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement du Plan d'action global conjoint (PAGC) et n'ont donc pas le droit de demander au Conseil de sécurité des Nations unies de lancer le mécanisme de retour à la situation antérieure pour restaurer les sanctions contre l'Iran, a déclaré vendredi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Zhao Lijian.
Notant que les Etats-Unis n'étaient plus un participant au PAGC, le porte-parole a indiqué lors d'un point de presse que les participants au PAGC et la vaste majorité des membres du Conseil de sécurité pensaient que la demande américaine était dénuée de fondement juridique et que le mécanisme n'avait pas encore été activé.
Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a officiellement notifié jeudi l'ONU que les Etats-Unis demandaient de déclencher le mécanisme de retour à la situation antérieure, entériné par la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU, déclarant que le Conseil de sécurité restaurerait toutes les sanctions de l'ONU contre l'Iran dans 30 jours.
La Chine a pris note de la lettre envoyée par les Etats-Unis, et la Mission permanente de la Chine à l'ONU a déjà exprimé la position chinoise, a fait remarquer M. Zhao, ajoutant que les participants concernés, dont la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et l'Iran, avaient envoyé des lettres au président du Conseil de sécurité. Les ministres des Affaires étrangères du Royaume-Uni, de la France et de l'Allemagne ont aussi publié un communiqué pour exprimer leur opposition à la décision américaine.
"La demande américaine de réimposer les sanctions de l'ONU contre l'Iran n'est rien d'autre qu'une manipulation politique intéressée", a souligné le porte-parole.
Les Etats-Unis ont abandonné leurs engagements, se sont retirés des organisations et traités internationaux, ont nui au multilatéralisme et à l'autorité du Conseil de sécurité et ont compromis le régime international de non-prolifération. Leur décision de promouvoir une résolution ou d'envoyer une lettre au Conseil de sécurité ne saurait justifier leurs comportements susmentionnés, a fait remarquer M. Zhao.
Selon le porte-parole, le 14 août, un projet de résolution soutenu par les Etats-Unis pour prolonger l'embargo sur les armes à destination de l'Iran a fait l'objet d'un vote au Conseil de sécurité. Treize membres ont voté contre, et seul un membre a voté pour, laissant les Etas-Unis plus isolés que jamais.
"Ceci illustre pleinement que la position unilatérale des Etats-Unis va à l'encontre du large consensus de la communauté internationale et que leur tentative de saboter le PAGC est vouée à l'échec. Nous exhortons les Etats-Unis à cesser de suivre cette mauvaise voie, faute de quoi ils ne rencontreront qu'une opposition plus forte", a poursuivi le porte-parole.
La résolution de la question du nucléaire iranien demande un dialogue équitable et des consultations franches, et non des sanctions, une pression, voire des menaces militaires, a affirmé M. Zhao.
Pour défendre le PAGC et l'autorité de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, maintenir le régime international de non-prolifération et sauvegarder la paix et la stabilité régionales, la Chine est disposée à oeuvrer avec d'autres parties pour trouver une solution appropriée et promouvoir une résolution politique et diplomatique de la question du nucléaire iranien, a-t-il ajouté.