Dernière mise à jour à 09h10 le 14/09
La Chine et la Russie ont déclaré vendredi qu'elles s'opposaient fermement à l'unilatéralisme et au protectionnisme, à la politique du plus fort et à l'intimidation, aux sanctions unilatérales non fondées sur le droit international et aux "juridictions élargies" de certains pays.
Les deux pays ont exprimé cette position dans une déclaration conjointe publiée par le conseiller d'Etat et ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi et par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Alors que cette année marque le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la fondation de l'Organisation des Nations unies (ONU), la Chine et la Russie souhaitent en tant que membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU réaffirmer leur attachement indéfectible au multilatéralisme, a indiqué le communiqué.
Les deux pays appellent la communauté internationale à travailler de concert pour préserver le système international centré sur l'ONU et l'ordre mondial fondé sur le droit international.
La Chine soutient par ailleurs l'initiative prise par la Russie d'organiser un sommet des dirigeants des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. Les deux pays continueront à défendre les objectifs et les principes de la Charte des Nations unies, notamment les principes d'égalité souveraine et de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, a précisé le communiqué.
Les deux pays continueront à travailler à maintenir la paix et la stabilité mondiales, à défendre l'équité et la justice internationales, et à promouvoir la réforme et l'amélioration de la gouvernance mondiale, a ajouté le communiqué.
En tant que principaux champs de bataille contre le fascisme et le militarisme pendant la Seconde Guerre mondiale, la Chine et l'Union soviétique ont fait de grands sacrifices pour combattre et repousser leurs envahisseurs, a noté le communiqué.
La Chine et la Russie ne permettront aucune falsification des résultats de la Seconde Guerre mondiale, résultats qui sont inscrits dans la Charte des Nations unies et les divers autres documents internationaux, a indiqué le communiqué.
La Chine et la Russie sont profondément préoccupées par le fait que face à la pandémie de COVID-19, certains pays diffusent de fausses informations, mettant en danger la santé des gens, nuisant à l'ordre social et faisant obstacle à la compréhension mutuelle entre les peuples du monde entier, selon le communiqué.
Les deux pays réaffirment leur soutien à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et à ses efforts de coordination de la coopération internationale en matière de lutte contre la pandémie. Ils soutiennent également une coopération internationale plus étroite, y compris dans le domaine de la recherche et du développement de médicaments et de vaccins, a indiqué le communiqué.
Les deux pays appellent à cesser de politiser la pandémie, et appellent à plus de solidarité pour remporter la bataille contre la maladie et les autres menaces et défis, a ajouté le communiqué.
Le monde est confronté à de sérieux défis en matière de sécurité, et le Conseil de sécurité de l'ONU joue un rôle majeur dans le maintien de la sécurité mondiale, a souligné le communiqué.
S'en tenir à des mentalités héritées de la guerre froide, exagérer la concurrence entre grands pays et chercher à assurer sa propre sécurité au détriment de celle des autres sont des comportements qui nuisent gravement aux normes régissant les relations internationales, ainsi qu'à la stabilité et à la sécurité stratégiques mondiales et régionales, a indiqué le communiqué.
La Chine et la Russie considèrent que le maintien d'une coordination constructive basée sur l'égalité et le respect mutuel entre les principaux pays est d'une importance capitale pour régler les problèmes stratégiques mondiaux.
Les deux parties continueront à oeuvrer de concert au développement et à la protection des droits de l'homme, et s'opposeront à toute politisation de l'agenda international des droits de l'homme et à toute ingérence dans les affaires intérieures de pays souverains sous prétexte de défense des droits de l'homme.
Les deux parties appellent la communauté internationale à combattre conjointement le terrorisme et l'extrémisme sous toutes leurs formes, et à s'opposer à la pratique du "deux poids et deux mesures" en matière de lutte contre le terrorisme, a-t-il déclaré.
Les deux parties demandent également à la communauté internationale de lutter de concert contre l'utilisation des technologies de l'information et de la communication à des fins contraires au maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité internationales et régionales, ou même à des fins criminelles et terroristes.
Elles appellent également à prévenir tout conflit entre pays causé par l'utilisation illégale des technologies de l'information et de la communication, et réaffirment que les Nations unies doivent jouer un rôle clé dans la gestion des menaces internationales en matière de sécurité de l'information, selon le communiqué.
Les deux parties reconnaissent l'impact global de l'économie numérique sur le développement économique et social de tous les pays et sur le système de gouvernance mondiale. Elles estiment que la sécurité des données est d'une importance vitale pour la sécurité nationale, les intérêts publics et les droits individuels de tous les pays, et appellent en conséquence tous les pays à s'entendre sur des règles internationales de sécurité des données qui reflètent les souhaits de tous les pays du monde et les intérêts universels de toutes les parties.
Les deux pays sont déterminés à sauvegarder le rôle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en tant que principal canal de promotion de la libéralisation du commerce et de formulation des règles commerciales mondiales, et soutiennent le système commercial multilatéral avec l'OMC en son coeur, a souligné le communiqué.
Les deux pays ont par ailleurs fait l'éloge de la coordination entre pays au sujet des questions sensibles dans des régions comme l'Iran, l'Afghanistan, la Syrie et la péninsule coréenne, et ont souligné que le dialogue était le seul moyen efficace de résoudre les problèmes. Ils sont prêts à continuer à participer à toutes les consultations et à tous les dialogues multilatéraux sur la base d'un consensus entre toutes les parties concernées, et à promouvoir un règlement politique et diplomatique de toutes les questions litigieuses, selon le communiqué.
La Chine et la Russie continueront à faire progresser la construction de la Ceinture et de la Route et leur synchronisation avec l'Union économique eurasienne, afin de promouvoir une meilleure connectivité régionale et un meilleur développement économique en Eurasie, selon le communiqué.
La Chine soutient la Russie dans son exercice de la présidence tournante des BRICS et de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), et les deux parties continueront à renforcer leur communication et leur coordination et à jouer un rôle constructif dans les mécanismes multilatéraux comme le G20 et la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC), a souligné la déclaration.