Dernière mise à jour à 10h06 le 13/10
La décision de la Chine de rejoindre le dispositif COVAX, une initiative internationale visant à garantir un accès mondial équitable aux vaccins contre le COVID-19, a été largement saluée par la communauté internationale.
La Chine a signé jeudi un accord avec l'Alliance pour les vaccins (Gavi), marquant son adhésion officielle au dispositif COVAX, a déclaré vendredi la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying.
Avec quatre vaccins candidats contre le COVID-19 actuellement dans la dernière phase des essais cliniques, la Chine est à ce jour la plus grande économie soutenant cette initiative.
"Nous prenons cette mesure concrète pour assurer une distribution équitable des vaccins, en particulier dans les pays en développement, et nous espérons que davantage de pays compétents se joindront au COVAX et le soutiendront également. La Chine renforcera également la coopération en matière de vaccins avec les pays pertinents dans le cadre des réseaux du COVAX", a affirmé la porte-parole.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué la décision de la Chine. "Nous traversons tout cela ensemble. Le multilatéralisme est essentiel pour atteindre notre objectif mondial d'accès aux vaccins partout, pour tous ceux qui en ont besoin", a-t-elle déclaré dimanche sur Twitter.
La cheffe de l'exécutif de l'Union européenne (UE) a souligné que le bloc était impatient de travailler avec la Chine et d'autres partenaires pour répondre au bien commun.
Le 18 septembre, la Commission européenne a confirmé sa participation au mécanisme COVAX de facilitation de l'accès équitable à des vaccins abordables contre le COVID-19, après avoir exprimé son intérêt le 31 août et annoncé une contribution de 400 millions d'euros (473 millions de dollars).
Josep Borrell, ministre des Affaires étrangères de l'UE, a lui aussi salué l'annonce de la Chine de rejoindre le COVAX.
"Seuls un effort et un engagement véritablement mondiaux peuvent permettre de gagner la lutte contre la pandémie", a déclaré M. Borrell. "Il s'agit maintenant de passer à l'action et d'obtenir des résultats".
Seth Berkley, directeur général de Gavi et médecin spécialisé dans l'épidémiologie des maladies infectieuses et la santé mondiale, a également salué la participation de la Chine à l'initiative internationale.
"Ravi d'accueillir la Chine au sein de l'initiative #COVAX ! Cette annonce donne encore plus d'élan à notre mission visant à garantir que les futurs vaccins #COVID19 soient distribués équitablement car personne n'est en sécurité tant que tout le monde ne l'est pas", a déclaré vendredi M. Berkley sur Twitter.
Antoine Bondaz, chargé de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, a selon Les Echos estimé que la décision de la Chine de rejoindre le dispositif COVAX est cohérente avec la volonté de Beijing de s'affirmer comme "une puissance responsable, surtout au moment où les Etats-Unis apparaissent comme ne l'étant pas vraiment".
"C'est aussi une preuve de confiance forte dans sa capacité à sortir un vaccin prochainement", a-t-il ajouté.
L'administration américaine a déclaré le mois dernier qu'elle ne joindrait pas ses efforts à ceux de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour développer, fabriquer et distribuer équitablement les vaccins contre le COVID-19.
Lancé en avril 2020, le COVAX est codirigé par l'Alliance pour les vaccins (Gavi), la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) et l'OMS.
Selon un communiqué de presse de l'OMS du 24 août, 172 économies ont entamé des discussions en vue de participer éventuellement au COVAX afin d'offrir aux pays du monde entier un accès équitable à des vaccins sûrs et efficaces, une fois qu'ils auront été homologués et approuvés.
Neuf vaccins candidats soutenus par la CEPI font partie de l'initiative COVAX, et neuf autres vaccins candidats sont en cours d'évaluation, indique le communiqué.
L'objectif du COVAX est de fournir deux milliards de doses de vaccins sûrs et efficaces qui auront obtenu l'approbation réglementaire et/ou la préqualification de l'OMS.
Ces vaccins seront proposés de manière égale à tous les pays participants, proportionnellement à leur population, en donnant dans un premier temps la priorité aux travailleurs de la santé, puis en les élargissant pour couvrir les groupes vulnérables, tels que les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies préexistantes, selon l'OMS.