Dernière mise à jour à 09h11 le 16/07
La Chine et l'Inde ne devraient pas être une menace l'une pour l'autre, mais représenter une occasion de développement mutuel, a déclaré mercredi le conseiller d'Etat chinois et ministre des Affaires étrangères Wang Yi.
M. Wang a fait ces remarques lors d'une réunion avec le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar.
Il a noté que depuis la rencontre des ministres des Affaires étrangères des deux pays en septembre dernier à Moscou, les troupes de première ligne des deux armées ont été désengagées dans la vallée de Galwan et dans la région du lac Pangong Tso, tandis que la situation dans la zone frontalière sino-indienne s'est globalement détendue.
Cependant, les relations entre la Chine et l'Inde sont toujours au plus bas, ce qui ne sert les intérêts de personne, a-t-il déploré.
Le chef de la diplomatie chinoise a estimé que l'essence des relations sino-indiennes résidait dans la façon dont ces deux grands pays en développement se perçoivent mutuellement, dont ces deux voisins vivent en harmonie et dont ils parviennent à un succès mutuel.
Il a souligné que le jugement stratégique de la Chine sur les relations bilatérales reste inchangé, ajoutant qu'aucun des deux pays ne devrait être une menace pour l'autre, mais représenter une occasion pour leur développement respectif. Selon lui, la Chine et l'Inde sont des partenaires, pas des rivaux et encore moins des ennemis.
Les principes des relations sino-indiennes doivent continuer à être le respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, la non-agression, la non-ingérence dans les affaires intérieures et le respect mutuel des intérêts fondamentaux, a souligné M. Wang.
A l'heure actuelle, a-t-il ajouté, la Chine et l'Inde assument plus que jamais des responsabilités importantes pour la paix et la prospérité dans leurs régions respectives ainsi que dans le monde en général, et devraient attacher une plus grande importance aux intérêts stratégiques communs tout en apportant davantage de bénéfices aux populations des deux pays.
Le chef de la diplomatie chinoise a souligné que la vérité sur les problèmes frontaliers entre la Chine et l'Inde l'année dernière est claire, et que la Chine n'est pas à blâmer.
Elle est prête à chercher une solution mutuellement acceptable aux problèmes qui nécessitent un traitement d'urgence par le biais de négociations et de consultations avec la partie indienne, a-t-il poursuivi.
M. Wang a mis l'accent sur l'importance de consolider les résultats du désengagement entre les armées des deux pays, de s'abstenir de toute action unilatérale dans les zones sensibles contestées et d'éviter la répétition de la situation résultant d'un malentendu et d'une erreur de calcul.
Selon lui, les deux pays doivent adopter une vision à long terme et éviter que les incidents frontaliers ne perturbent inutilement les relations bilatérales.
Pour sa part, M. Jaishankar a affirmé qu'en tant que deux grands pays en développement, les deux parties ont beaucoup en commun et devraient renforcer leur coopération dans de nombreux domaines.
New Delhi n'a pas et ne veut pas changer son jugement stratégique sur les relations indo-chinoises et est prête à travailler avec Beijing pour sortir les relations bilatérales du creux de la vague, a-t-il suggéré.
Il a ajouté que l'Inde et la Chine devraient trouver une solution à la question frontalière qui sert les intérêts des deux pays par le dialogue et la consultation.
Les deux parties sont convaincues que les relations bilatérales doivent sortir le plus rapidement possible du creux de la vague, afin d'assurer leur développement de manière saine et régulière, a assuré M. Jaishankar.
Les deux ministres des Affaires étrangères sont convenus que les deux pays doivent renforcer leurs consultations sur les questions frontalières par le biais des mécanismes existants, consolider les résultats déjà obtenus et s'efforcer de passer d'une réponse d'urgence à une gestion et un contrôle normaux, afin de préserver conjointement la paix et la tranquillité dans les zones frontalières.