Dernière mise à jour à 08h55 le 21/03
Le conseiller d'Etat et ministre des Affaires étrangères de la Chine, Wang Yi, a déclaré dimanche que la crise ukrainienne se développait d'une manière qui dépassait son cadre, avec des retombées affectant le monde entier, et à cet égard, la majorité des pays du monde, dont la Chine et les autres pays en développement, partageaient des préoccupations raisonnables et avaient des positions similaires.
M. Wang a fait ces remarques lors d'un point de presse après s'être entretenu avec le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à Tunxi, dans la province chinoise de l'Anhui (est).
Il a annoncé à la presse qu'après avoir échangé des points de vue avec de nombreux ministres des Affaires étrangères de pays asiatiques et africains, il avait le sentiment que de nombreux pays, comme la Chine, suivaient de près l'évolution de la crise ukrainienne et partageaient un langage commun.
Nous pensons tous que les buts et les principes de la Charte des Nations unies doivent être respectés, que les différends internationaux doivent être résolus de manière pacifique, et que les parties concernées doivent instaurer un cessez-le-feu et mettre fin à la guerre le plus rapidement possible, a-t-il déclaré.
Notant que lors des discussions à l'Assemblée générale de l'ONU sur la crise ukrainienne, la Chine, l'Algérie et un grand nombre de pays s'étaient abstenus lors du vote, M. Wang a indiqué que l'abstention était également une attitude. Elle vise à donner une chance à la paix et montre la désapprobation de l'utilisation de la guerre et des sanctions pour régler les différends, et c'est une attitude responsable.
"Dans le même temps, nous sommes d'avis que la question de l'Ukraine n'est pas arrivée à ce point par hasard. Elle est le résultat de la confluence de divers facteurs et de l'éruption des tensions qui se sont accumulées au fil des ans", a affirmé M. Wang, ajoutant que ce qui se trouve au coeur est la question de la sécurité européenne, et que l'expansion sans limites vers l'Est de l'OTAN mérite réflexion.
Selon M. Wang, dans une perspective à plus long terme, les parties en Europe devraient suivre les principes de la sécurité indivisible et, sur la base du respect des préoccupations légitimes de chacun, poursuivre le dialogue et la négociation pour bâtir une architecture de sécurité régionale équilibrée, efficace et durable.
"Premièrement, il est largement admis que lorsqu'il s'agit de traiter des questions régionales et internationales sensibles, la guerre et les sanctions ne sont pas les seules options, et que le dialogue et la négociation constituent la solution fondamentale", a-t-il affirmé, ajoutant que les circonstances actuelles rendent plus important le maintien de cette orientation.
"Deuxièmement, la dynamique de la reprise économique mondiale ne doit pas être perturbée", a indiqué M. Wang, ajoutant que dans le contexte de la pandémie en cours, l'escalade des sanctions unilatérales brisera les chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales et nuira aux conditions de vie des peuples de tous les pays, qui n'ont pas à payer pour les conflits géopolitiques et la concurrence entre les grands pays.
Troisièmement, tous les pays ont le droit de décider indépendamment de leur politique extérieure, et ne devraient pas être contraints de choisir un camp, a indiqué M. Wang.
Il a ajouté que, face à des problèmes complexes et des points de vue divergents, il ne faut pas opter pour une approche simpliste "ami ou ennemi" et "noir ou blanc". Il est particulièrement important de résister à la mentalité de la guerre froide et de s'opposer à la confrontation des blocs.
"Quatrièmement, l'indépendance souveraine et l'intégrité territoriale de tous les pays doivent être respectées à tout moment. Ce principe s'applique à tous les pays et à toutes les régions. Il ne doit pas y avoir d'exception, et encore moins de doubles standards", a déclaré M. Wang.
Lors de la conférence de presse, M. Wang a également exprimé la position de la Chine sur les problèmes liés à l'Afrique.
Evoquant la crise ukrainienne en cours, M. Wang a souligné que le monde était très vaste et que les problèmes étaient nombreux. Le continent africain notamment ne doit pas être oublié et ne doit plus être marginalisé, et encore moins être une victime.
"Plus la situation internationale est agitée, plus nous devons prêter attention à la voix des pays africains et accroître notre soutien et notre aide à l'Afrique", a-t-il poursuivi.
Selon M. Wang, en tant que bon frère des pays africains, la Chine continuera de se tenir aux côtés de l'Afrique, de soutenir fermement l'Afrique dans le maintien de la paix et de la sécurité, de soutenir fermement l'Afrique dans la réalisation de la reprise économique, de soutenir fermement l'Afrique dans la défense de ses droits et intérêts légitimes, et de contribuer comme il convient à l'indépendance et au développement durable de l'Afrique.