Dernière mise à jour à 09h07 le 15/07
Le lait de soja, une boisson traditionnelle chinoise riche en saveurs et en nutriments, devient de plus en plus populaire parmi les villageois de la région de Morogoro, à l'ouest de la capitale économique tanzanienne, Dar es-Salaam.
"J'aime et j'espère que mes amis aimeront aussi. C'est bon pour notre santé", dit Tatu Seif, un agriculteur de 62 ans du village de Kitete, disant que le lait de soja a bon goût.
Le soja a été introduit pour la première fois dans la région de Morogoro grâce à un projet de coopération sino-tanzanien mené cette année par les autorités locales et l'Université agricole de Chine (CAU).
D'après le rapport nutritionnel de Morogoro 1991-2018, cité récemment par le média tanzanien Pan African Visions, le nombre d'enfants touchés par la malnutrition s'élève à 106.730, soit 26,4%, et le nombre d'enfants atteints d'émaciation est de 14.958, soit 3,7%.
Selon la même source, les techniques agricoles utilisées auparavant par les paysans tanzaniens les empêchaient de disposer d'assez de protéines et d'autres nutriments tels que les vitamines C, B1 et B2, ainsi que des minéraux tels que le calcium, le magnésium, le potassium, le phosphore et le manganèse.
Pour améliorer plus efficacement la structure nutritionnelle locale en promouvant l'inter-culture de soja et de maïs, Li Xiaoyun, un agronome chinois, et son équipe d'experts de la CAU ont décidé de travailler avec les autorités de Morogoro pour promouvoir le projet "Petit haricot, grande nutrition" dans quatre villages : Peapea, Kitete, Makuyu et Mtegowasimba.
Dans le cadre de ce projet, les experts chinois, en collaboration avec les autorités locales, ont distribué des graines de soja aux agriculteurs de ces quatre villages en janvier dernier et fourni des instructions sur place et aussi à distance sur les techniques de plantation et de gestion.
"Le lait de soja est agréable, en particulier pour les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et allaitantes pour améliorer leur santé, et le projet devrait toucher le plus grand nombre possible de personnes", assure Rozalia Grayson Rwegasira, secrétaire administrative adjointe chargée du secteur économique et productif au commissariat régional de Morogoro.
"Le lait de soja est très bon et nutritif", confirme Joseph Malaki, agent de vulgarisation agricole au conseil régional de Morogoro, ajoutant que sa consommation devrait contribuer à réduire les problèmes de malnutrition dans le district, la région et le pays dans son ensemble.
Grâce à ce projet, les paysans "obtiendront un substitut du lait de vache, lequel est cher et rarement disponible", selon Leah John Mwingira, un autre agent de vulgarisation agricole.
De fait, ce n'est pas la première fois que Li Xiaoyun et son équipe mènent des projets d'aide agricole en Tanzanie.
Depuis 2011, la CAU collabore avec les autorités de Morogoro sur le projet "Petite technologie et grande récolte", qui se concentre sur l'augmentation de la production de maïs et de ses revenus.
A l'avenir, M. Li espère utiliser le lait de soja pour améliorer la nutrition locale et offrir une alternative aux protéines animales plus chères, tandis que le tourteau de soja et le maïs peuvent être transformés en aliments pour animaux et cultivés pour créer une chaîne de production.
