Dernière mise à jour à 14h25 le 19/08
Le soi-disant "piège de la dette chinoise" est un mensonge fabriqué par les Etats-Unis et certains pays occidentaux pour détourner les responsabilités et les reproches, a déclaré jeudi Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
"Leur accusation contre la Chine est tout simplement insoutenable", a indiqué M. Wang en réponse à l'accusation du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken durant sa visite en Afrique.
M. Wang a indiqué que les pays en développement empruntaient principalement auprès de prêteurs commerciaux et multilatéraux. Selon les statistiques sur la dette internationale de la Banque mondiale, fin 2020, les créanciers commerciaux et multilatéraux représentaient respectivement 40% et 34% de la dette publique extérieure de 82 pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.
Les créanciers bilatéraux officiels représentaient 26% et la Chine moins de 10%, a expliqué M. Wang.
Ces dernières années, les pays en développement ont principalement emprunté leurs nouvelles dettes auprès des créanciers commerciaux et des institutions multilatérales occidentaux, a indiqué M. Wang. Selon les statistiques de la Banque mondiale, entre 2015 et 2020, les dettes commerciales, multilatérales et bilatérales officielles représentaient respectivement 42%, 35% et 23% des 475,2 milliards de dollars de nouvelles dettes publiques extérieures des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.
Il a souligné que le remboursement des dettes à moyen et à long terme des pays en développement avait été principalement versé aux créanciers commerciaux et aux institutions multilatérales occidentaux.
Selon les estimations de la Banque mondiale, les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure devront effectuer 940 milliards de dollars de remboursements du principal et des intérêts dans les sept prochaines années, dont 356,6 milliards de dollars aux créanciers commerciaux occidentaux et 273 milliards de dollars aux institutions multilatérales, représentant 67% des remboursements totaux. Seuls 14% du total de leurs remboursements, soit 130,8 milliards de dollars, iront au gouvernement et aux institutions commerciales de la Chine.
Selon le porte-parole, il est beaucoup plus coûteux d'emprunter auprès des créanciers commerciaux occidentaux qu'auprès de la Chine. Prenons l'exemple de l'Afrique, selon les estimations de la Debt Justice du Royaume-Uni basées sur les données de la Banque mondiale, les taux d'intérêt des prêts officiels et commerciaux de la Chine aux pays africains sont inférieurs au taux d'intérêt (de 5%) des prêts commerciaux des autres pays. Ils sont bien inférieurs aux taux d'intérêt (de 4% à 10%) des obligations du gouvernement de dix ans, selon les données publiées par la Banque africaine de développement.
En outre, les prêts souverains accordés par la Chine sont assortis d'un taux d'intérêt fixe, tandis que les créanciers commerciaux occidentaux appliquent souvent des taux d'intérêt fluctuants. Alors que le dollar entre dans son cycle de hausse, les pays débiteurs sont confrontés à une pression croissante sur le remboursement, a indiqué M. Wang.
Le porte-parole a indiqué que les créanciers commerciaux et les institutions multilatérales occidentaux avaient été absents de l'effort mondial d'allègement et de suspension du service de la dette.
La Chine a mis en œuvre l'initiative de suspension du service de la dette du G20 et constitue le plus grand contributeur à cet effort. En revanche, les créanciers commerciaux et les institutions multilatérales occidentaux, qui détiennent la plus grande part des dettes, ont déclaré qu'ils devaient maintenir leur cote de crédit et ont donc refusé de participer à l'effort et n'ont pas apporté de contributions proportionnelles à l'allègement du fardeau de la dette des pays en développement, a ajouté M. Wang.
"Lorsque certains politiciens et médias des Etats-Unis et certains pays occidentaux font un battage médiatique sur le soi-disant 'piège de la dette chinoise' malgré ces faits, leur véritable objectif est de créer un piège narratif pour semer la discorde entre la Chine et les autres pays en développement, entraver leur coopération et perturber la croissance des pays en développement", a déclaré le porte-parole.
"Mais les pays en développement et les gens perspicaces de la communauté internationale ne tomberont pas dans le panneau", a-t-il indiqué.