Les conservateurs des dizaines de musées privés en Chine viennent d'appeler à davantage de soutien gouvernemental et social pour résoudre leurs problèmes financiers.
« Le manque de fonds et la mauvaise capacité d'autofinancement sont les plus grands défis auxquels font face les musées privés », a déclaré Wang Bin, conservateur du Musée Tang West Market à Xi'an, capitale de la Province du Shaanxi, dans le Nord-ouest de la Chine.
Comme la majorité des musées financés par le Gouvernement sont ouverts gratuitement aux visiteurs, la plupart des musées privés qui comptent sur eux-mêmes sont confrontés à un dilemme financier : ils n'ont pas de revenus s'ils sont gratuits, mais aucun visiteur s'ils sont payants, a dit M. Wang lors d'un séminaire sur le développement des musées privé qui a eu lieu à Xi'an du samedi au mercredi.
« Dépendre uniquement des revenus des billets n'apportera pas d'intérêts économiques considérables », a-t-il ajouté.
Le musée de M. Wang a été soutenu financièrement par une entreprise et gagne de l'argent en organisant des expositions.
Selon l'Administration d'Etat du patrimoine culturel, la Chine comptait 535 musées privés à la fin de 2012, soit 14,9% des 3 589 musées que compte le pays.
La construction de cinq nouveaux musées devrait inclure un musée privé, selon un plan publié par l'administration du développement des musées.
Un statut social et juridique ambigu, ainsi qu'une mauvaise gestion, ont entravé le bon fonctionnement des musées privés, selon une proposition sur la création d'une association nationale des musées privés qui a été signé au cours du séminaire par les dirigeants de plus de 60 musées privés.
« D'où vient l'argent ? Je pense qu'ils pourraient tirer des leçons de l'expérience à l'étranger », a déclaré Song Xiangguang, professeur d'archéologie et de muséologie à la Peking University.
Les musées privés américains bénéficient de sources de financement diversifiées. En plus des billets, ils bénéficient de subventions gouvernementales, et s'appuient aussi sur la vente de souvenirs, les frais d'adhésion et les dons, selon les experts.
Selon M. Song, l'association nationale des musées privés pourrait aider ses membres à attirer les sponsors et les visiteurs en partageant les ressources et les expériences.
Le Musée Sandu de Chengdu, capitale de la Province du Sichuan, dans le Sud-ouest de la Chine, a toujours été ouvert gratuitement aux visiteurs. La construction du musée a coûté près de 40 millions de Yuans (environ 6,4 millions de Dollars US). Les frais annuels pour les salaires de ses employés, ainsi que son entretien quotidien, s'élèvent à environ 6 millions de Yuans.
« L'an dernier, le gouvernement m'a accordé une subvention de 600 000 yuans. Mais cette somme était loin d'être suffisante », dit Gao Xinghua, propriétaire du musée.
M. Gao est également président d'une grande société de développement immobilier.
« J'ai une entreprise pour compenser les pertes de mon musée. Mais de nombreux autres musées privés n'ont pas le soutien financier des entreprises et font face à de grandes difficultés financières », a-t-il ajouté.
M. Gao a déclaré que le Gouvernement devrait fournir un soutien plus stratégique et des financements pour aider les musées à survivre.
Li Tao, conservateur d'un musée de l'horlogerie dans la Province du Liaoning, dans le Nord-est de la Chine, s'appuie sur les frais de location de la propriété qu'il possède pour soutenir le musée, qui est également ouvert gratuitement au public.
M. Li a dit qu'il espère que la nouvelle association pourra aider les musées privés à trouver plus méthodes opérationnelles saines.
« Avoir une association nationale des musées privés pourrait aider à préserver et protéger le patrimoine culturel, qui n'est pas seulement la responsabilité du Gouvernement et des particuliers, mais aussi celle de la société », a déclaré M. Song.
Il a dit qu'il espère aussi que l'association renforcera les échanges entre les musées privés et les aidera à attirer davantage l'attention du Gouvernement et de la société.