Wang Xiaoshuai, célèbre réalisateur chinois, donne un discours au Forum franco-chinois sur le soft-power et l'influence le 3 juillet 2013. |
A l'image d'un Starbucks qui se vend bien en Chine quelle que soit la qualité de son café, le cinéma chinois, qui a connu un essor au cours de la décennie passée, a-t-il perdu son art ?
Cette remarque a été faite par Wang Xiaoshuai, le célèbre réalisateur chinois, plus connu à l'étranger que dans propre pays, lors du Forum franco-chinois sur le soft power et l'influence ce mercredi 3 juillet à l'ambassade de France en Chine.
En citant le box-office du cinéma chinois au cours des dix ans passés, Wang a fait remarquer la proportion de plus en plus faible du chiffre d'affaires des films d'art dans le total du box-office chinois qui est monté de 1.1 milliards de yuans en 2003 à plus de 17 milliards en 2012. Selon le réalisateur, le cinéma en tant qu'art est un bon reflet culturel du soft power d'un pays. En Chine actuelle, l'industrie du cinéma semble se développer en suivant le mode de la croissance du PIB du pays. Par conséquent, le fossé entre riches et pauvres est représenté dans l'industrie cinématographie chinoise par celui entre les blockbusters et les films d'art. Quand l'art et la culture vont-ils être remis au premier plan ? s'est-il interrogé.
D'après Wang Xiaoshuai, le domaine culturel mérite une exception. Contrairement à cela, les films d'art, semblant souvent moins rentables, ont beaucoup de mal à entrer sur le marché cinématographique chinois.
Dans le contexte où la Chine tente de s'exporter à tout prix, cette ancienne civilisation doit se demander si ses films dominant le marché chinois sont aptes à représenter son soft power, a poursuivi le réalisateur, ajoutant que l'exportation culturelle qu'on s'efforce de promouvoir aujourd'hui a commencé déjà dans les années 90 où de nombreux films indépendants chinois ont été diffusés à l'étranger, n'étant malheureusement pas connus du public chinois.
La priorité devait être donnée à la liberté. Sinon, une exportation culturelle forcée est vouée à l'échec.