A neuf mois du scrutin, la campagne pour l'élection municipale de Paris prévue en 2014 se met peu à peu en place avec deux têtes d'affiche : Anne Hidalgo, candidate du Parti socialiste (PS), et Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate de l'Union pour un mouvement populaire (UMP).
Un mois après avoir remporté l' élection primaire au sein de l'UMP pour la candidature parisienne aux élections municipales de 2014, Nathalie Kosciusko-Morizet, 40 ans et actuelle maire de Longjumeau (banlieue sud de Paris), a révélé jeudi qu' elle se portera candidate dans le 14e arrondissement de Paris.
"Je suis candidate dans le 14e car c'est là que j'ai décidé de vivre, avec ma famille", a fait savoir jeudi l' ancienne ministre de l' ex-président Nicolas Sarkozy dans une lettre aux Parisiennes et aux Parisiens de cet arrondissement du sud de Paris.
Mme Kosciusko-Morizet bénéficie d' une notoriété incontestable compte tenu de ses précédents mandats de ministre mais aussi en tant que porte-parole de Nicolas Sarkozy lors de l' élection présidentielle de 2012, mais les sondages la donnent pour l' heure seconde à la municipale de 2014 derrière la candidate PS Anne Hidalgo, première adjointe du maire sortant Bertrand Delanoë.
Si l' élection devait avoir lieu ce dimanche, la candidate socialiste arriverait en tête au premier tour avec 36 % des intentions de vote, contre 32 % pour sa rivale de l' UMP, puis remporterait le scrutin au second tour avec 53 % des voix, selon un sondage CSA pour Le Figaro, BFMTV et Orange publié jeudi.
Bien que les deux femmes se partagent la tête d' affiche, d' autres partis présenteront aussi des candidats : le Parti de gauche (PG), Europe Ecologie-Les Verts (EELV), le Mouvement démocratique (MoDem), l' Union des démocrates et indépendants (UDI) et le Front national (FN), entre autres.
Après avoir été dirigée par la droite de 1977 à 2001, notamment par l' ancien président Jacques Chirac (1977-1995), la mairie de Paris est entre les mains des socialistes (gauche) depuis 2001, avec Bertrand Delanoë.
Outre l' enjeu local, la victoire aux élections municipales dans la capitale française revêt une dimension symbolique dans l' affirmation politique du parti vainqueur.
"Si on ne parvient pas à reconquérir Paris et Toulouse et que la gauche prend Marseille, peu importent les autres résultats, cela sonnera comme une défaite pour nous", expliquait ainsi début juin un expert électoral de l'UMP, cité par le quotidien Le Figaro.
Si Mme Hidalgo semble avoir l' appui total de son parti après une primaire où elle était la seule candidate, Mme Kosciusko-Morizet ne fait pas l' unanimité dans son propre camp, notamment dans la frange la plus droitière de l'UMP.
"Elle n'est pas la meilleure pour gagner, mais la meilleure pour perdre. Elle n'a strictement aucune chance de reconquérir Paris", avait déclaré l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy Patrick Buisson le jour de la victoire de la candidate à la primaire UMP, la jugeant "trop clivante, trop bling-bling pour ce qui reste des classes populaires à Paris".
Critiquée comme étant l' "héritière" de l' actuel maire de Paris, Mme Hidalgo aura probablement besoin de renforcer sa notoriété face à une ex-ministre bien connue de la population mais dont l' image de "grande bourgeoise" pourrait lui coûter des voix indispensables.