Le groupuscule français d'extrême droite Troisième Voie et son service d'ordre, les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), ont annoncé mardi leur dissolution, devançant en cela la volonté gouvernementale de les interdire depuis la mort début juin d'un militant antifasciste, Clément Méric, lors d'une rixe avec des skinheads.
"J'ai dissous pour l'honneur, pour ne pas être dissous par d'autres. Ces tartufferies, c'est fini", a fait savoir leur chef, Serge Ayoub, tout en ajoutant que la demande de dissolution avait été déposée il y a quelques jours auprès de la préfecture.
Les autorités avaient entamé une procédure à des fins de dissolution de plusieurs groupuscules appartenant à la mouvance extrémiste nationaliste, dont Troisième Voie, en raison de la proximité revendiquée avec cette entité par les personnes mises en examen après le décès du jeune étudiant antifasciste, Clément Méric, qui avait mis la France en émoi.
Les JNR, dont les membres arborant la même allure très reconnaissable : crâne rasé, vêtements et bottes noirs et physique imposant, comptaient une trentaine de membres et assuraient la sécurité de la nébuleuse nationaliste révolutionnaire Troisième Voie, créée par cette figure notoire du mouvement skinhead en France, Serge Ayoub.
Parallèlement à cette décision qui apparaît comme un pied de nez au gouvernement de gauche en place, deux autres groupuscules d'extrême-droite, les Jeunesses nationalistes et l' Œuvre française, se sont, elles, vu notifier un ordre de dissolution gouvernemental.
Le leader des Jeunesses nationalistes et ancien cadre du parti politique, le Front national, dont il a été exclu en 2011, Alexandre Gabriac, avait considéré la bagarre ayant entraîné la mort de Clément Méric comme un "malheureux fait divers".
Une vidéo de surveillance a récemment fait surface dans cette affaire, devenue un symbole du danger représenté par les ultranationalistes. Selon cet enregistrement audiovisuel, un coup aurait d'abord été porté par la victime à son tueur présumé, avant que ce dernier riposte d'un coup de poing mortel.
De fait, ce nouvel élément de preuve conforte la charge finalement retenue par le juge d'instruction chargé de l'affaire Méric contre le principal suspect, Esteban Morillo : violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.