Lin Yue est un peintre chinois contemporain un peu particulier. Cet artiste sichuanais a pour muse le mastiff tibétain et ses oeuvres vivantes et fascinantes impressionnent tant en Chine qu'à l'étranger.
"J'ai pu ressentir la grande affection des Français pour les chiens et c'est un plaisir pour moi de faire connaître ce respectable chien au public", a indiqué l'artiste de 52 ans, dans une interview téléphonique accordée à Xinhua à son retour du 19e Salon international du patrimoine culturel, où ses oeuvres ont été exposées aux côtés de celles de dix-neuf autres artistes chinois.
C'est la troisième fois qu'il expose en France, les deux précédentes expositions s'étant tenues au Grand Palais de Paris respectivement en 2007 et 2011. Lin Yue compte parmi les rares artistes chinois dont les oeuvres ont été exposées au musée de l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg.
Sous son pinceau, la fidélité, le courage, l'esprit protecteur de cette race de chien d'origine ancienne vivant sur le plateau Qinghai-Tibet apparaissent dans toute leur réalité et imprègnent profondément la mémoire du public. Ainsi, la relation harmonieuse entre le mastiff et les nomades tibétains dépeinte avec réalisme dans les oeuvres de Lin Yue a ému beaucoup de gens.
Chaque année, Lin Yue se rend sur le plateau Qinghai-Tibet au Sichuan pour rendre visite à ses amis nomades et leurs chiens, et peindre d'après nature. Diplômé de l'Académie des beaux-arts du Sichuan en 1987, il a noué une grande amitié avec les habitants locaux et s'inquiète de plus en plus de la situation des mastiffs ces dernières années.
Il a ainsi constaté que le plateau Qinghai-Tibet comptait de moins en moins de mastiffs tibétains de pure race. En raison de la popularité croissante de ces chiens de travail, ils sont souvent vendus à des prix élevés dans des régions à basse altitude. Une fois éloigné de son pays natal, le mastiff tibétain tombe souvent malade à cause de sa faible capacité d'adaptation au climat plus chaud des régions à basse altitude et son caractère perd peu à peu de sa vigueur.
Pour cette raison Lin Yue a eu l'idée de tourner deux documentaires nommés "Appel" et "Garde" faisant état des relations entre le chien et l'homme et des conditions de vie de ces animaux.
"Il faut que les mastiffs tibétains reviennent dans leur pays d'origine, sur le plateau. C'est là où ils se sentent bien dans leur peau", a déclaré le peintre. Son musée consacré aux mastiffs tibétains, qui a pour objectif de sensibiliser davantage le public à la situation de cette race de chien, ouvrira ses portes le 10 décembre à Chengdu, capitale provinciale.