Une quarantaine de dirigeants africains se réuniront à Paris, au palais de l'Elysée, à l'invitation du président français François Hollande, qui entend préserver l'influence française sur le continent africain au moment où la France effectue une intervention militaire en Centrafrique.
LE SOMMET SUR LA PAIX ET LA SECURITE
Le sommet, qui débutera le 6 décembre, sera axé sur trois thèmes: "la paix et la sécurité", "le partenariat économique et le développement" et "le changement climatique".
Evidemment, le sommet se focalisera majoritairement sur les sujets de la paix et de la sécurité. Il s'agit du premier sommet France-Afrique pour M. Hollande, qui a invité une quarantaine de chefs d'Etat africains dans l'objectif de mettre sur pied une force africaine qui soit capable d'intervenir rapidement en cas de crise et de conflit dans le continent africain.
En raison de la situation sécuritaire et humanitaire préoccupante en Centrafrique, un mini-sommet informel sur les affaires de la Centrafrique aura lieu à l'issue du sommet de l'Elysée, a fait savoir mercredi l'Elysée.
Cette réunion permettra de "discuter de l'application de la résolution" sur la Centrafrique qui devrait être voté en milieu de semaine prochaine au Conseil de sécurité de l'ONU, selon une source proche de l'Elysée citée par le Figaro, qui a ajouté que ce texte devrait accorder un mandat de six mois à Paris et à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) pour rétablir l'ordre dans le pays.
LE RETOUR DU "GENDARME DE L'AFRIQUE"
Pour M. Hollande, la paix et la sécurité sont d'excellents prétextes au renforcement de la présence du "gendarme de l'Afrique". Lors de sa récente visite à Madrid, en Espagne, il a précisé que la France agira à sa place et conformément à une résolution des Nations unies en République centrafricaine, où la situation est "extrêmement grave".
"Dès lors que nous aurons cette autorisation par la communauté internationale (...) nous procéderons à un renforcement de notre présence. Nous annoncerons les modalités le moment venu", a précisé le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Les pays africains tiennent toujours une place importante au gouvernement français. Suite à l'opération en Libye, les interventions militaires françaises ne cessent de s'enchaîner sur le continent africain.
PREOCCUPATION SUR LA SITUATION CENTRAFRICAINE
Le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA) a déploré mercredi des tueries perpétrées par des groupes armés, à 100 kilomètres de Bangui, la capitale centrafricaine, au cours desquelles au moins douze personnes ont été tuées et 30 autres blessées, y compris des enfants.
Par conséquent, le mini-sommet sur les affaires sécuritaires en RCA semble bien nécessaire pour lutter contre la crise humanitaire qui ne cesse de s'aggraver dans le pays, où les signalements de graves violations des droits de l'homme se multiplient, notamment les violences interconfessionnelles.
"La situation sécuritaire et humanitaire est toujours préoccupante", a indiqué le Premier ministre centrafricain, Nicolas Tiangaye, "C'est la raison pour laquelle nous comptons sur l'engagement de la communauté internationale, particulièrement avec l'intervention de la France et des pays africains de la MISCA (Force africaine en cours de déploiement en Centrafrique) pour arriver à sécuriser davantage l'ensemble du territoire", a-t-il déclaré.
Pour le moment, la France a commencé à renforcer ses effectifs en République centrafricaine, où elle devrait lancer dans les prochains jours une opération pour rétablir l'ordre dans le pays. Selon le ministère français de la Défense, plus de 600 hommes se trouvent déjà à Bangui.
Tout en expliquant les politiques menées en Centrafrique, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a déclaré que son pays déploiera, pendant environ six mois, près d'un millier de soldats français afin de soutenir le pays africain "en voie d'effondrement".
En proie à des décennies d'instabilité et de combats, la RCA a connu une recrudescence de la violence en décembre dernier, lorsque des rebelles de la Séléka ont lancé une série d'attaques qui ont culminé en mars, et ont mené à la fuite du président, François Bozizé et à la prise de contrôle de la capitale par les rebelles.
Un gouvernement de transition, dirigé par M. Tiangaye, est chargé de rétablir l'ordre et d'ouvrir la voie à des élections démocratiques. Toutefois, les affrontements armés dans la partie nord-est du pays se sont intensifiés depuis le mois d'août, et la RCA doit faire face à une situation humanitaire désastreuse qui touche environ 4,6 millions de personnes.
"C'est une bonne nouvelle pour le peuple centrafricain en général. Les moyens de l'Etat ne permettent pas en ce moment de sécuriser le pays tout entier. Nous comptons sur l'engagement de pays de la sous-région, de la France et d'autres pays qui sont disposés à appuyer l'effort du gouvernement centrafricain dans le cadre du rétablissement de la paix et la sécurité dans le pays", a déclaré à Xinhua Guy Simplice Kodégué, porte-parole de la présidence centrafricaine.