Le premier face-à-face entre les deux finalistes au deuxième tour de l'élection présidentielle du 20 décembre prochain, Jean Louis Robinson et Hery Rajaonarimampianina s'est bien tenu mercredi soir sur la télé vision nationale malgache avec des points de vues extrêmement différents.
Le débat s'est porté sur les problèmes économiques, sociaux et sécuritaires où les deux adversaires n'ont pas mâché les mots en ce qui concerne leurs propositions en vue de sortir de la crise économique et sociale qui mine Madagascar depuis près de cinq ans.
Après l'accolade entre les deux personnalités au début du face- à-face, fair-play ou respect mutuel entre eux, le vrai débat est plutôt caractérisé par des tons montés non modérés surtout quand il s'agissait de question de pauvreté, de problèmes relatifs à l'éducation, la hausse sans cesse du prix du carburant, le délestage dans presque tous les quartiers de la capitale et en province, l'insécurité, ou la chute du nombre de touristes à visiter le pays.
Côté éducation, Jean-Louis Robinson, a promis de restaurer les cantines scolaires dès le troisième mois de son élection ainsi que de recruter les enseignants payés par les parents d'élèves. Rendre l'école primaire gratuite et former les enseignants pour améliorer le niveau des élèves, propose, quant à lui Hery Rajaonarimampianina.
Ce dernier, a annoncé l'instauration de l'Etat de droit et la mise en place d'une juridiction spéciale pour juger les dirigeants coupables tandis que son adversaire politique compte restaurer la bonne gouvernance à Madagascar, arrêter la corruption et le pillage des biens de l'Etat malgache.
En ce qui concerne le prix du carburant qui ne cesse d'augmenter ces derniers temps et qui lèse les consommateurs du pays, Jean-Louis Robinson suggère qu'il va arrêter les subventions de l'Etat aux opérateurs pétroliers et de respecter la vérité des prix.
Par contre, Hery Rajaonarimampianina insiste sur la continuité de cette subvention pour éviter l'inflation, dit-il. Ce dernier a promis à propos du secteur industriel à Madagascar, de garantir les investissements des industriels, de ne pas toucher aux taxes, mais encourage les professionnels à payer leurs impôts afin d' augmenter les revenus dans le trésor de l'Etat.
Son adversaire par contre ,compte créer un secrétaire d'Etat chargé du secteur privé pour défendre les intérêts de l'Industrie à Madagascar et mettre en oeuvre un contrat social entre les membres du secteur privé. À propos de la taxe, Jean Louis Robinson a déclaré d'alléger l'impôt le moins possible.
Le débat de mercredi soir a également porté sur la lutte contre le chômage qui a été accentué pendant la crise de 2009 avec la fermeture de plusieurs entreprises franches dans le pays et la suspension de Madagascar dans l'African Growth and Opportunity Act (Agoa).
Le rétablissement de l'Etat de droit est parmi la priorité de Jean-Louis Robinson une fois arrivé au pouvoir puisqu'il faut rétablir la confiance des bailleurs de fonds, une chose impossible pour ceux qui ont participé au coup d'Etat de 2009, a-t-il soulign é.
Hery Rajaonarimampianina, ancien ministre des finances et du budget de la transition précise qu'il aidera les entreprises à trouver d'autres débouchés sur le marché européen et asiatique et de négocier avec les Etats-Unis pour que Madagascar puisse béné ficier de nouveau des avantages de l'Agoa après les élections.
Secteur tourisme, le candidat Jean-Louis Robinson entend exploiter les richesses et différents atouts de Madagascar pour attirer plus de touristes quand Hery Rajaonarimampianina prévoit de régler le côté sécurité pour assurer les visiteurs.
Le seul argument commun des deux camps lors de ce débat porte sur le problème de délestage et coupure de courant, que ce soit dans les grandes villes de Madagascar que dans la capitale elle-mê me. Les deux ont chacun avancé la recherche d'investisseurs dans la promotion de l'énergie renouvelable et d'autres sources d'énergie afin de stopper le monopole de la distribution de l'électricité et de l'eau par la société d'Etat « Jirama ».
Notons que Jean-Louis Robinson, candidat soutenu par l'ancien président Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina, candidat appuyé par le président de la transition, Andry Rajoelina, se verront dans d'autres face-à-face les 11 et 18 décembre prochains où les questions relatives à la diplomatie, les relations internationales ainsi que les enjeux politiques et réformes institutionnelles seront discutés.
Notons que la Commission Electorale Nationale Indépendante de la Transition (CENIT) conjointement avec le ministère de la communication ont défini l'agenda et les thématiques des trois face-à-face des deux finalistes au scrutin du 20 décembre prochain selon les dispositions des textes en vigueur.