Les points de vue des observateurs électoraux internationaux se divisent sur la nécessité de corriger ou non la liste électorale à utiliser pour le deuxième tour de l'élection présidentielle malgache et les législatives du 20 décembre prochain.
A part la mention de la transparence, de la crédibilité ainsi que l'existence de la sérénité pendant le premier tour de l' élection présidentielle de vendredi dernier, tous ont évoqué les lacunes liées à la non inscription des électeurs sur la liste électorale et la carte d'électeur dans leurs différents rapports préliminaires après leur mission.
Soit le citoyen malgache est inscrit dans la liste électorale mais ne possède pas de carte électorale, soit il possède la carte sans être inscrit dans la liste officielle. Un troisième cas concerne les citoyens en âge de voter mais ne possédant pas de carte et ne sont inscrits dans la liste elle-même.
A cet effet, le chef de mission d'observation électorale de l' Union Européenne, Maria Muniz de Urquiza, a recommandé aux autorités nationales de poursuivre la distribution des cartes d' électeur, qui n'ont pu être remises avant le scrutin du 25 octobre. Cependant, elle ne considère pas qu'une nouvelle révision de la liste électorale soit opportune à ce stade.
Le chef de la mission du Forum des commissions électorales des pays membres de la Communauté de développement de l'Afrique Australe (ECF-SADC), Abbé Appolinaire Malumalu, a également rejoint l'avis de l'UE en indiquant qu'il n'est plus possible de toucher à la liste électorale pour les prochaines élections étant donné le délai imparti trop court. Il faut continuer avec la liste actuelle, a-t-on mentionné.
Le chef de la délégation de l'organisation internationale de la Francophonie, Louise Fréchette a soulevé que selon les pratiques en Afrique, la même liste électorale utilisée en premier tour de l' élection est réutilisée en deuxième tour sans apporter de modification.
La représentante résidente des Nations Unies à Madagascar, Fatma Samoura, a également émis son avis concernant cette liste en indiquant que la campagne sur l'inscription dans la liste électorale a duré depuis octobre 2012 jusqu'en octobre 2013 et chaque citoyen a eu un mois pour vérifier son nom sur ladite liste, ce n'est plus possible de le modifier le jour du scrutin».
Par contre, l'ancien président de l'île Maurice, Cassam Uteem, qui a dirigé la mission d'observateurs de l'Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA), lors du premier tour de l'élection, a recommandé à la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT) d'explorer la possibilité de prendre des mesures pour l'inscription d'une liste plus exhaustive, exacte et inclusive en vue d'une participation plus accrue aux élections de décembre prochain.
Le chef de la mission par intérim de l'Union Africaine, Issaga Kampo également a proposé que tous les efforts soient déployés à l' effet de permettre aux citoyens de voter pour les prochaines élections.
Quant à la mission d'observation du Japon, elle recommande des solutions pour que les personnes omises de la liste qui remplissent pourtant les conditions, puissent voter lors des prochaines élections de décembre.
Notons que 7.823.305 électeurs ont été inscrits dans la liste électorale arrêtée officiellement par la CENIT le 9 octobre dernier. Près de 5000 observateurs nationaux et 800 observateurs internationaux ont été déployés lors de ce premier tour de l' élection présidentielle.