Seize candidats, dont des opérateurs économiques, des intellectuels et hauts fonctionnaires de l'Etat, parmi les 33 se présentant au premier tour de l'élection présidentielle de vendredi, feront leur tout premier pas dans une élection.
Quatre candidats ont déjà fait leur essai dans cette course à la magistrature suprême malgache notamment Voninahitsy Jean Eugène (en 1996), Patrick Rajaonary (en 2001), Ratsiraka Iarovana Roland et Lahiniriko Jean (en 2006) , mais 16 ne se sont jamais portés candidats auparavant ni dans la mairie, ni dans les législatives.
Les opérateurs économiques, notamment Edgard Marie Noé Razafindravahy (PDG d'un groupe de presse), Saraha Rabeharisoa (dirigeant d'une compagnie de transit et l'une des deux femmes candidats), Jean Pierre Rakoto (à la tête d'un groupe de presse), Joseph Martin Randriamampionona (commerçant d'equipement de sonorisation) et Dofo Michaël Bréchard (propriétaire d'une entreprise de sécurité), qui, auparavant, concoctaient des stratégies et plan d'action pour faire augmenter leurs chiffres d'affaire, se sont intéressés actuellement à diriger un pays de près de 22 millions d'habitants.
Si l'un de leur objectif était de faire vivre une centaine d'employés directs et leur famille, à satisfaire les amateurs et professionnels de musique dans la vente de matériel de sonorisation ou à informer et éduquer le peuple à travers leur groupe de média, sortir Madagascar de la pauvreté extrême et de ses jougs est devenu depuis leur défi.
Parmi ces candidats en immersion à la présidentielle se trouvent également des intellectuels, qui voudraient en tout cas mettre au service du peuple malgache leurs expériences sociales et politiques qui leur ont permis de comprendre les divers enjeux de la société actuelle.
On note entre autres, le général retraité Guy Ratrimoarivony (expert en diplomatie et stratégie), Patrick Raharimanana (expert en informatique), Freddy Tinasoa (avocat) , Jean Pierre Rakoto (éducateur religieux) et l'artiste chanteur de rock et enseignant de philosophie, Rabeharison Roland Dieu Donné dit Vahömbey.
Pendant qu'une dizaine de candidats ont utilisé de lourds moyens financiers pendant la campagne électorale qui a pris fin depuis jeudi matin, certains de ces candidats "intellectuels" n'ont bougé d'un poil pendant la campagne mais ont seulement publié leur projet de société.
Sauf Vahömbey, qui a déjà fait entendre sa voix en solo devant le palais présidentiel d'Ambohitsorohitra, dans le centre ville d'Antananarivo, la capitale malgache, en mois de juillet dernier. Arrivé vers midi, en pleine heure de pointe devant le palais présidentiel, vêtu d'un Malabary (habit traditionnel malgache) aux couleurs nationales (blanc, rouge, vert), il s'est immobilisé en pleine rue en exhibant sa pancarte "Tetezamita tsy mahavita fifidianana, mialà" (Transition incapable d'organiser une élection, démissionnez ! ) , faisant référence au report de l'élection présidentielle du 24 juillet dernier pour ce vendredi.
Les anciens hauts fonctionnaires de l'Etat dont des ministres, parmi lesquels figurent Julien Razafimanazato (ex-ministre de l'éducation), Alain Djakoba Tehindrazarivelo (ex vice-premier ministre), Nelson William (ex-ministre de fonction publique) ou Hery Rajaonarimampianina (ex-ministre des finances non officellement soutenu par Andry Rajoelina), se sont également portés candidats dans cette course à la magistrature suprême de vendredi.