La tenue du deuxième tour de l'élection présidentielle malgache pour le 20 décembre prochain devient une évidence à l'allure de la sortie des résultats provisoires relatifs au premier tour du 25 octobre dernier par la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT).
Selon les résultats partiels et provisoires affichés par la CENIT mercredi matin, dans les 19.160 bureaux de vote sur les 20. 001 enregistrés sur tout le territoire national malgache, Jean- Louis Robinson, le candidat appuyé par l'ancien président exilé en Afrique du Sud, Marc Ravalomanana obtient les 21,44 % des suffrages exprimés de 4.395.991 et Hery Rajaonarimampianina, ancien ministre des Finances et du Budget de la transition et le candidat qui aurait eu l'appui du président de la transition, Andry Rajoelina, a acquis 15,68% des suffrages.
Les deux personnalités sont suivies par Hajo Andrianainarivelo, l'ancien vice-Premier ministre en charge du développement et de l' aménagement du territoire de la transition avec 10,37%, Roland Ratsiraka, le neveu de l'ancien président malgache Didier Ratsiraka avec 9,08% et Camille Vital, l'ancien ambassadeur malgache à l'ONU avec 6,81%.
Aucun changement notable n'est attendu alors dans les résultats des 841 bureaux de vote restants avec 219.063 électeurs inscrits. La majorité absolue n'est pas atteint ramenant les deux candidats ayant les plus de voix à s'affronter au deuxième tour de l' élection présidentielle du 20 décembre prochain, en jumelée avec les législatives.
Ce deuxième tour opposerait ainsi Jean-Louis Robinson et Hery Rajaoanrimampianina et dans la logique des choses, la mouvance Ravalomanana et le camp Rajoelina, les deux protagonistes de la crise malgache, débutée en décembre 2008.
Toutefois, les jeux ne sont pas encore faits étant donné que des requêtes émanant de certains candidats et de simples citoyens électeurs ont été déposées à la Cour Electorale Spéciale (CES) qui s'occupe du règlement de contentieux électoral et la proclamation des résultats définitifs de l'élection.
Ces requêtes citent les infractions commises par le candidat Hery Rajaonarimampinina lors de sa campagne électorale entre autres, l'utilisation de matériel public pendant la propagande, les pressions faites sur de hauts fonctionnaires de l'État, l' usage de prérogatives et d'influences de l'État et le soutien des personnalités étatiques ou administratives à la propagande à titre professionnel.
La CES aura jusqu'au 20 novembre prochain pour trancher sur ces requêtes tandis que la CENIT projette de publier les résultats provisoires du premier tour ce vendredi. Néanmoins, des négoces et des missions de lobbyings se passent déjà en coulisses des deux camps pour ramener les candidats perdants ainsi que leurs votants dans le clan de chaque mouvance pour en constituer un front unique.
Notons que Madagascar compte sortir de la crise de près de cinq ans à travers l'organisation de cette élection.