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Liu Fang : traductrice et pont entre les cultures chinoise et française

( Xinhua )

28.03.2014 à 15h41

Les traducteurs sont les messagers "invisibles" dans les échanges culturels. Ils contribuent beaucoup à la compréhension et à l'amitié entre les pays et les peuples, mais sont rarement reconnus.

Pendant sa visite mercredi à l'Institut franco-chinois de Lyon, le président Xi Jinping a salué le talent et les contributions du célèbre traducteur chinois Li Zhihua, qui avait fait ses études dans cet établissement.

M. Li, aujourd'hui âgé de 99 ans, fut le premier à introduire en français "Le Rêve dans le pavillon rouge". Il a travaillé 27 ans à la traduction de cette œuvre classique de la littérature chinoise. Dans l'histoire des échanges entre la Chine et la France, de nombreux traducteurs d'excellence ont apporté leur contribution, notamment la Chinoise Liu Fang.

Aidée de sa loupe pour consulter inlassablement les petits caractères du dictionnaire, Liu Fang, déjà âgée de 82 ans, travaille toujours à la traduction chinoise des Essais de Montaigne, malgré une maladie des yeux.

Caractérisée par un contenu riche et varié ainsi que des expressions hermétiques, cette oeuvre est la plus difficile à traduire de sa carrière. Il y a une vingtaine d'années, elle s'est envolée spécialement pour Paris afin de consulter les experts sur Montaigne avant de publier sa première traduction chinoise de certaines parties du livre.

"Lorsque je n'arrive pas à trouver une bonne traduction, j'ai parfois envie de me donner des coups à la tête. Je réfléchis souvent toute une journée pour traduire un petit paragraphe", explique Mme Liu.

Malgré de grandes difficultés, elle a accepté avec joie l'invitation de réviser le texte en vue d'une réédition, après avoir décidé à plusieurs reprises d'arrêter la traduction pour des raisons de santé. "C'est une responsabilité", dit-elle, ajoutant que grâce à l'approfondissement des études sur Montaigne en France et à l'enrichissement de ses expériences, elle a relevé des expressions mal traduites, voire fausses, dans sa précédente traduction.

D'après Montaigne, le livre est le plus fidèle ami de l'homme. Liu Fang, issue d'une famille cultivée, a fait connaissance avec cet "ami" il y a longtemps, consultant notamment de nombreuses oeuvres traduites en chinois.

"J'aime la littérature française depuis mon enfance, et introduire celle-ci en Chine est mon plus grand souhait", a déclaré Mme Liu lors de la cérémonie de remise du Prix Fu Lei 2013. Sa traduction en chinois de l'œuvre française "Le Rapport de Brodeck" a remporté en décembre dernier ce prix dans la catégorie "littérature".

Cependant, ce n'est qu'à l'âge de 25 ans que la langue française est entrée dans sa vie, lorsqu'elle a quitté l'armée et commencé un cursus au département de français de l'Université de Nanjing.

Incapable d'abandonner sa passion pour la littérature, elle a quitté en 1979 la Télévision centrale de Chine (CCTV) pour travailler à la Maison d'édition en langues étrangères, devenant ainsi traductrice littéraire professionnelle.

Liu Fang a permis aux lecteurs étrangers de découvrir "Le Roi du jade", "Fils du ciel", "Laozi", "Poèmes choisis de Zhang Ziyang" ainsi qu'une centaine de nouvelles. Aujourd'hui encore, elle se souvient de l'émotion qu'elle a ressentie en recevant sa première lettre d'un lecteur étranger.

Elle a en outre traduit de nombreuses œuvres françaises en chinois afin de partager sa passion pour la littérature française avec ses compatriotes.

"Fromont jeune et Risler aîné" d'Alphonse Daudet, "Han d'Islande" de Victor Hugo, "Petites misères de la vie conjugale" de Balzac, "Albertine disparue" de Marcel Proust", "La Tentation de saint Antoine" et "Bouvard et Pécuchet" de Flaubert, "La Peste" d'Albert Camus, "Les Enfants du capitaine Grant" de Jules Verne, "Contes à l'enfant né coiffé" de Béatrix Beck... en comptant sur ses doigts, Mme Liu énumère l'une après l'autre ses traductions qui représentent au total plusieurs millions de caractères.

Liu Fang a construit, à travers la traduction, un pont pour les échanges entre les lecteurs des deux pays. Elle se dit cependant inquiète quant au développement actuel de la traduction littéraire.

"La traduction littéraire est en déclin. Aujourd'hui, de moins en moins de maisons d'édition accordent de l'importance à celle-ci, et des œuvres françaises récentes qui mériteraient d'être traduites ne le sont pas", déplore-t-elle.

Mue par une grande passion, elle éprouve toujours beaucoup de plaisir à trouver une bonne traduction à l'issue d'une intense réflexion. Elle explique ne pas faire ce métier pour l'argent, les tarifs de la traduction entre le chinois et le français demeurant inchangés depuis des années. Mille caractères chinois traduits en français sont ainsi rémunérés plusieurs centaines de yuans, tandis que la traduction d'un millier de caractères français en chinois est payée 60 yuans. Sa traduction du "Rapport de Brodeck" lui a seulement rapporté moins de 6.000 yuans, et l'achat des livres de référence nécessaires a été à ses frais.

Outre cette rémunération non proportionnelle à l'effort fourni, Liu Fang a appris à travers sa propre expérience que l'importance accordée à la traduction et aux traducteurs n'était pas suffisante.

Elle taquine son mari, qui travaille sur la culture moderne chinoise, indiquant que "tous ses discours et activités sont rapportés sur Internet, alors que je ne trouve rien en recherchant mon nom".

La traductrice feint d'être mécontente, mais en réalité, sa passion pour la littérature est telle qu'elle ne se préoccupe ni des honneurs ni de la fortune. Ce qui l'inquiète réellement est le peu d'importance attaché à la traduction littéraire.

La volonté ferme et l'honnêteté de Jean-Christophe l'inspire, tandis que l'hypocrisie de l'archidiacre de "Notre-Dame de Paris" la dégoûte. Outre les enseignements qu'elle tire des oeuvres françaises, elle sait aussi que la littérature constitue un pont de communication de coeur à coeur entre les peuples chinois et français.

Cependant, "ce rôle de la littérature est sous-estimé", regrette-t-elle.

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