A 33 ans, Nicolas Cavaillès est l'un des plus jeunes auteurs à avoir remporté le Goncourt de la nouvelle, récompensé pour sa "Vie de monsieur Leguat" (2013, Editions du Sonneur) le samedi 27 septembre, à Strasbourg.
Avant lui, les lauréats les plus jeunes ont été Sébastien Lapaque, 31 ans au moment de la remise de son prix en 2002, et Olivier Adam, âgé de 30 ans lors de sa victoire en 2004.
Né en 1981 à Saint-Jean-sur-Veyle (à 70km de Lyon), également la ville natale de Leguat, le personnage principal de son livre, M. Cavaillès a étudié la philosophie et la littérature. Il a obtenu un doctorat en lettres grâce à une thèse sur Emil Cioran, soutenue à l'Université Jean Moulin Lyon III.
Spécialiste de l'œuvre du philosophe roumain, M. Cavaillès a co-édité avec Aurélien Demars les versions françaises de l'œuvre de Cioran pour la prestigieuse "Bibliothèque de la Pléiade" (2011).
Depuis 2013, M. Cavaillès dirige également la maison d'édition Hochroth-Paris, dédiée à la poésie internationale.
"Vie de monsieur Leguat" est le premier roman de M. Cavaillès. Ce court livre de 68 pages, constitué d'une seule longue nouvelle, est un choix inhabituel de l'académie Goncourt, qui, depuis le premier prix décerné en 1974, a toujours récompensé les ouvrages contenant plusieurs nouvelles d'un même auteur.
L'histoire raconte les aventures de François Leguat, un personnage historique du 17ème siècle relativement méconnu, qui vit en exil à partir de l'âge de 50 ans suite à la révocation de l'édit de Nantes, qui avait forcé les Huguenots français soit à se convertir au catholicisme, soit à fuir le pays.
M. Cavaillès narre les voyages entrepris par M. Leguat après avoir fui la France. Ces voyages ont commencé dans les Pays-Bas et l'ont mené jusqu'à l'île Maurice et la Réunion.
M. Leguat a vécu jusqu'à l'âge de 96 ans et, une fois revenu en Europe et installé à Londres, il a publié un récit de ses aventures. M. Cavaillès ré-imagine ces expériences en y introduisant des thèmes philosophiques, telles que la question du libre-arbitre et la capacité à contrôler les chemins que suivent nos vies.
Représentant l'académie Goncourt à la cérémonie de remise de prix du samedi 27 septembre, Didier Decoin a élogieusement décrit le livre de M. Cavaillès comme "une rare délectation littéraire".