Dernière mise à jour à 16h47 le 23/12
Une scène de « Mountains may depart » |
Go West des Pet Shop Boys ouvre et referme le film Mountains May Depart du réalisateur chinois Jia Zhangke. Toujours à l'écoute des mutations de son pays, le cinéaste chinois en explore les conséquences dans le champ de l'intime, au départ d'un triangle amoureux sensible.
Jia est l'auteur notamment du mémorable Still Life. Le temps et les mutations de la Chine constituent, on le sait depuis Platform déjà, la matrice récurrente du cinéma de Jia, qui y confronte le destin de personnages emportés dans le tourbillon de l'existence.
L'histoire débute à la manière de quelque triangle amoureux classique, alors que, dans l'insouciance de la jeunesse, Tao, une fille de Fenyang, est courtisée par ses deux amis d'enfance, Zhang et Lianzi. Propriétaire d'une station-service, le premier a parfaitement intégré les rouages du capitalisme en marche, par contre, au second, ouvrier dans une mine de charbon, la cour assidue qu'ils mènent à la jeune femme reposant d'ailleurs sur des arguments sensiblement différents.
Et si, entre les deux, le cœur de Tao balance, c'est aussi entre deux versions de la Chine qu'elle s'apprête à poser un choix, avec des conséquences profondes, pour elle et son futur fils Daole : effets dont le film va prendre la mesure sur la distance, s'inscrivant à trois périodes distinctes: 1999, 2014 et 2025, pour un ultime volet australien.
Le réalisateur s'intéresse aujourd'hui à la manière dont les changements du pays peuvent affecter les individus de l'intérieur, jusqu'à s'insinuer, presque insensiblement, au plus profond d'eux-mêmes. Une évolution tangible que Mountains May Depart confronte à une philosophie immuable de l'existence, en quelque délicat jeu de tensions.
Le film sort le 23 décembre en France.
(Source : focus.levif.be)