Dernière mise à jour à 08h18 le 09/11
La Première ministre de la Norvège Erna Solberg et la ministre française de l'Education, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Najat Vallaud-Belkacem, ont ouvert lundi, au Conseil de l'Europe, à Strasbourg, la cinquième édition du "Forum mondial de la démocratie" qui réunit pendant trois jours intellectuels, politiciens, praticiens et jeunes de tous horizons autour des thèmes de l'éducation et de la citoyenneté.
Cette manifestation, organisée par le Conseil de l'Europe (CoE), en partenariat avec la Ville de Strasbourg, la Région Grand Est et le Gouvernement français, "connaît un succès grandissant au fil des ans", s'est félicité le maire de Strasbourg Roland Ries, en accueillant, aux côtés du Secrétaire Général du Conseil de l'Europe Thorbjorn Jagland, les personnalités venues officier à l'ouverture du "Forum mondial de la démocratie".
Hasard du calendrier, selon une enquête des instituts de sondages Ipsos-Sopra Steria publiée lundi dans le journal Le Monde, un tiers des Français estimeraient que la démocratie "n'est pas forcément le meilleur des systèmes", et plus des trois quarts des sondés jugeraient que ce système fonctionne "de moins en moins bien".
Dans son discours d'ouverture, la Première ministre de la Norvège Erna Solberg, qui est également co-présidente du groupe des défenseurs des Objectifs du développement durable (ODD), et co-présidente de la Commission internationale sur le financement des opportunités éducatives a insisté sur les dangers que représente la "crise de l'éducation".
"Il va de soi qu'une éducation de qualité, en particulier pour les filles, va de pair avec les objectifs de développement durable (ODD) adoptés il y a un an", a-t-elle déclaré.
En août 2015, 193 pays ont approuvé les ODD fixés par les Nations Unies parmi lesquels figurent notamment: "mettre fin à la pauvreté", "éradiquer la faim", "garantir la bonne santé", "garantir une éducation de qualité, sans exclusion, équitable, avec possibilités d'apprentissage pour tous tout au long de la vie".
"Toute personne a droit à une éducation de qualité", "nous devons enseigner la non violence dans les Nations et entre les Nations", "il nous faut une société éduquée et forte pour lutter contre la corruption et l'extrémisme violent", a estimé la Première ministre de Norvège avant d'appeler à "agir dès à présent si nous voulons que les choses changent d'ici 2050".
La ministre française de l'Education, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem, a ensuite plaidé en faveur de "l'enseignement moral et civique et l'éducation aux médias et à l'information", rappelant la loi française de 2013 qui a instauré, selon elle, la "création d'un véritable parcours de la citoyenneté".
"Nous sommes tous et toutes conscients de la gravité de la situation après les attentats de Paris, Copenhague, Bruxelles et avant Madrid, Londres... ", a-t-elle ajouté avec solennité.
Najat Vallaud-Belkacem a par ailleurs appelé à "une grande complémentarité entre le CoE, l'Union européenne, l'Unesco, le G7" en matière d'éducation.
Jusqu'à mercredi vont se tenir dans le cadre du Forum 19 laboratoires d'idées, "destinés à aborder les défis sous différentes formes et à présenter certaines actions déjà mises en œuvre" sur ces questions.
Parmi les thèmes abordés: "Nos systèmes d'éducation disposent-ils d'outils adaptés pour leur apprendre à valoriser la diversité, ou perpétuent-ils les clivages sociaux et culturels ?"; "À l'ère des médias sociaux, encore très peu filtrés, les Etats doivent-ils prendre une part active à la lutte contre la propagande et au combat contre les extrémistes qui cherchent à radicaliser de jeunes esprits ?"; "Comment pouvons-nous instiller chez les jeunes la volonté d'agir en tant que défenseurs de la liberté?"
Le Forum se présente comme "une plateforme unique qui permet aux décideurs et aux militants de débattre de solutions aux défis qui se posent aux démocraties. En identifiant et en analysant des initiatives et pratiques expérimentales, le Forum met en avant et encourage des innovations démocratiques provenant de la base et leur transfert à un niveau systémique afin de renforcer les fondations des sociétés démocratiques".