Dernière mise à jour à 08h09 le 09/11
Le ministère sud-coréen de la Défense compte conclure rapidement un accord sur le partage des renseignements militaires avec le Japon après une tentative avortée il y a quatre ans en raison de l'opposition de la population.
Les deux pays ont repris les pourparlers de travail il y a une semaine à Tokyo afin de discuter de l'échange direct entre les deux pays de renseignements militaires sur les programmes nucléaires et de missile de la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Le deuxième dialogue devrait avoir lieu mercredi à Séoul, selon le ministère sud-coréen de la Défense.
Le porte-parole du ministère Moon Sang-kyun a indiqué lors d'une conférence de presse que les deux parties s'étaient entendues sur la majeure partie du projet d'accord en 2012, ce qui laisse espérer qu'un accord plus détaillé sera conclu rapidement dans un avenir proche.
En 2012, l'ancien président sud-coréen Lee Myung-bak avait cherché à conclure un accord militaire avec le Japon, mais celui-ci avait été abandonné à la dernière minute en raison des protestations de la population, qui avait dénoncé cette tentative de conclure un accord en secret sans consensus social ni consultations parlementaires.
De nombreux Sud-Coréens estiment encore que cet accord avec le Japon est inacceptable, car le gouvernement japonais n'a pas présenté d'excuses ni versé d'indemnité aux "femmes de réconfort" coréennes, un euphémisme qui désigne les esclaves sexuelles de l'armée japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale.
A cela vient s'ajouter le ressentiment causé par les revendications territoriales du Japon sur des îlots appelés Dokdo en Corée du Sud et Takeshima au Japon. Les îlots sont sous le contrôle de la Corée du Sud depuis la fin de la colonisation japonaise en 1945.
Les Sud-Coréens s'inquiètent d'un possible passage en force de l'accord sans consensus social. La reprise du dialogue a peu attiré l'attention de la population, accaparée par le scandale impliquant Choi Soon-sil, la confidente de longue date de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye.
Le pacte sur le partage de renseignements militaires entre le Japon et la Corée du Sud suscite l'inquiétude dans la région, car il pourrait favoriser la stratégie de pivot vers l'Asie de Washington et servir les ambitions du Japon, qui cherche à devenir une grande puissance militaire régionale.