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La coopération Chine-Europe centrale et orientale s'accélère depuis 2015

Xinhua | 08.11.2016 13h53

La coopération entre la Chine et 16 pays d'Europe centrale et orientale (16+1) s'accélère depuis 2015, selon des experts à l'occasion du cinquième sommet 16+1 qui s'est tenu à Riga, capitale de la Lettonie, samedi dernier. Lancé à Varsovie en Pologne en 2012, le sommet Chine-Europe centrale et orientale vise à approfondir l'amitié traditionnelle et à accroître la coopération mutuellement avantageuse.

Saison de récolte pour la coopération 16+1

La coopération 16+1 a été marquée par d'importants progrès depuis le sommet de Suzhou, qui avait eu lieu en novembre 2015 dans l'est de la Chine, au cours duquel les deux parties s'étaient mises d'accord pour donner la priorité à la coopération dans les domaines des infrastructures, des finances, de l'agriculture et des échanges entre les peuples.

"Mettant en œuvre l'agenda du Sommet de Suzhou et associant le mécanisme 16+1 à l'Initiative de la Ceinture et la Route de la soie, la coopération entre la Chine et les pays d'Europe centrale et orientale constitue un bon exemple pour la coopération inter-régionale", a dit le professeur Wang Yiwei, directeur du Centre d'études européennes de l'Université du peuple de Chine.

En septembre dernier, une société chinoise a lancé la construction d'une centrale thermique à Stanari, à 180 km au nord-ouest de Sarajevo, capitale de Bosnie-Herzégovine, avec un prêt de 350 millions d'euros de la Banque de développement de Chine. Il s'agit du premier projet à utiliser la Ligne de crédit spéciale de dix milliards de dollars US dans le cadre du mécanisme 16+1, a indiqué Chen Bo, ambassadeur de Chine en Bosnie-Herzégovine, à Xinhua. Il a déclaré que ce projet était un résultat concret du mécanisme 16+1.

La Roumanie a annoncé en mai dernier que la construction de la centrale nucléaire de Cernavoda serait la priorité du pays. Selon un accord conclu entre la société chinoise General Nucléaire et la société roumaine Nuclearelectrica en novembre 2015, elles coopèreront dans le développement, la construction et l'exploitation des troisième et quatrième unités de la centrale. Il s'agit du plus grand projet de coopération en termes d'investissement entre la Chine et les pays d'Europe centrale et orientale, avec une enveloppe de sept milliards d'euros.

Le projet de modernisation du chemin de fer Belgrade-Budapest constitue un troisième exemple. Les travaux en Serbie ont commencé fin 2015, tandis que le Parlement hongrois a approuvé la section du pays en avril 2016, ce qui a ouvert la voie à une coopération trilatérale avec des investissements chinois et des technologies chinoises. La rénovation de 370 kilomètres de voies ferroviaires permettra l'amélioration de la mobilité et la réduction du temps de transport à moins de trois heures entre les deux pays, contre huit heures actuellement.

En développant l'inter-connectivité, la Chine et les pays d'Europe centrale et orientale ont restructuré leur commerce et élargi leurs échanges économiques. Depuis 2011, le nombre de lignes de train-cargo Chine-Europe, est passé à 39. A présent, 16 villes chinoises exploitent régulièrement des trains de marchandises vers une dizaine de villes européennes. Les échanges commerciaux entre la Chine et les pays d'Europe centrale et orientale ont atteint 56,2 milliards de dollars US en 2015, soit une augmentation de 28% par rapport à 2010.

En outre, la Chine et les pays d'Europe centrale et orientale ont également approfondi la coopération dans les domaines tels que la médecine traditionnelle chinoise, les produits agricoles et les finances, a ajouté le professeur Wang. "Le mécanisme 16+1 fait écho à la politique 'Look East' des pays d'Europe centrale et orientale et élargit la coopération de la Chine avec ces pays, en donnant des exemples à d'autres régions de lier leurs propres stratégies de développement à l'initiative chinoise de la Ceinture et la route", a-t-il estimé.

Fondements solides pour 16+1

Selon des experts, la coopération 16+1 est basée sur des fondements solides. La Chine dispose de technologies et d'expériences dans le développement des infrastructures, alors que les pays d'Europe centrale et orientale sont confrontés aux difficultés financières et technologiques face à l'amélioration de leurs infrastructures.

Les pays d'Europe centrale et orientale attachent de l'importance au mécanisme 16+1, parce qu'ils ont besoin de l'investissement dans l'amélioration des infrastructures et de l'économie, selon Mme Men Jing, chef du Centre de recherche Chine-Europe du Collège d'Europe à Bruges en Belgique. "La Chine est en train de promouvoir l'Initiative de la Ceinture et la Route. Si nous la regardons sur la carte, nous constatons que cette initiative rayonne aussi sur l'Europe occidentale, mais que le point-clé se situe cependant aux pays d'Europe centrale et orientale", a-t-elle précisé.

Selon le professeur Wang, la potentialité de coopération réside dans la complémentarité économique entre la Chine et les pays d'Europe centrale et orientale, surtout dans les domaines des équipements industriels et de l'interconnectivité. Il a cité un plan des pays d'Europe centrale et orientale pour relier "trois rivières", que sont l'Elbe, l'Odra et le Danube, aux "trois mers", à savoir la Baltique, l'Adriatique et la mer Noire, lorsque la Chine s'engage dans le développement d'une Ligne Express Continent-Mer sino-européen, qui reliera aussi l'Europe centralet et orientale à l'Europe du Sud.

"Ces deux plans ambitieux ont trouvé d'énormes potentiels de coopération dans le cadre du mécanisme 16+1", a affirmé le professeur Wang.

Plateforme pour la coopération avec l'Union européenne

Dans la coopération 16+1, une question incontournable concerne la coopération de la Chine avec l'Union européenne (UE).

"Pendant longtemps l'Europe regardait d'un mauvais oeil le mécanisme 16+1, le prenant comme une tactique chinoise de diviser l'Europe", a dit Mme Shada Islam, directrice de l'Ami de l'Europe, Think Tank basé à Bruxelles.

"Ces dernières années, l'UE l'a progressivement regardé avec compréhension. Mais l'UE doit être assurée que le mécanisme 16+1 n'est pas une sorte de réunion secrète", a ajouté Mme Islam.

Pour le professeur Wang, l'UE est maintenant plus positive envers le mécanisme 16+1, après avoir réalisé que la coopération Chine-Europe centrale et orientale contribue à réduire l'écart entre ses membres.

"Le mécanisme 16+1 constitue une partie importante des relations Chine-UE, la Chine n'est ni disposée ni capable à diviser l'Europe", a déclaré l'ambassadrice Yang Yanyi, chef de la mission chinoise auprès de l'UE, dans une interview exclusive à Xinhua.

"La Chine n'a absolument aucune idée de scinder l'UE, a repris Mme Men, mais le résultat ou l'effet du mécanisme 16+1 risque involontairement de causer un malentendu du côté de l'UE". Elle a donc proposé à Beijing de "s'appliquer à enlever les suspicions de l'UE".

Dès le début du sommet Chine-Europe centrale et orientale qui remonte à 2012, la Chine invite l'UE à prendre part au mécanisme 16+1, a noté l'ambassadrice Yang. Elle a insisté sur les principes d'ouverture et de transparence dans la coopération 16+1, qui visent à renforcer les relations Chine-UE dans tous les domaines.

"Comme toujours, la Chine soutient l'intégration de l'Europe et souhaite que l'Europe soit unie, stable et prospère", a conclu l'ambassadrice Yang.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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