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Une peinture à l'encre de Su Shi vieille de 1 000 ans vendue 59,2 millions de dollars

le Quotidien du Peuple en ligne | 29.11.2018 16h08

« Arbre et Rocher », une peinture à l'encre du 11e siècle attribuée au célèbre érudit Su Shi, avec la calligraphie jointe, a été vendue le 26 novembre aux enchères à Hong Kong. Fourni au China Daily.

Une peinture à l'encre chinoise datant du 11e siècle a été vendue pour 463,6 millions de dollars HK (59,2 millions de dollars) lors d'une vente de Christie's à Hong Kong le 26 novembre soir, faisant d'elle une des peintures et oeuvres de calligraphie classiques chinoises les plus chères jamais vendues aux enchères.

Cette peinture monochrome, « Bois et rocher », mesurant seulement 26 sur 50 centimètres, est attribuée à Su Shi, également connu sous le nom de Su Dongpo (1037-1101), érudit, artiste et homme d'État éminent de la dynastie Song (960-1279), dont les vues esthétiques ont fait entrer l'art et la culture chinois dans une nouvelle ère.

Christie's a confirmé que c'est un « acheteur chinois » qui a acquis « Bois et Rocher », mais le commissaire-priseur international n'a quant à lui pas révélé la provenance de l'acheteur, ni si un collectionneur individuel ou institutionnel est impliqué dans la transaction, soulignant dans un communiqué de presse que sa politique est de « respecter la confidentialité » des acquéreurs.

« Bois et rocher » décrit seulement trois sujets : un arbre desséché, un rocher aux formes bizarres et quelques tiges de bambou, tous été exécutés en quelques coups de pinceau rapides et sommaires, conférant à l'ensemble une touche de tranquillité. Cette œuvre de Su Shi est considérée comme une illustration d'une maxime de la peinture classique chinoise selon laquelle l'encre possède cinq nuances, une approche démontrée par l'utilisation par la peinture de tons d'encre pâles, moyens et sombres pour obtenir un effet harmonieux.

Cette peinture fait partie d'un rouleau qui comprend également quatre commentaires manuscrits en calligraphie traditionnelle, qui portent sa longueur à 186 cm. L'un d'eux est de la main de Mi Fu qui, avec Su Shi, figure parmi les « quatre grands calligraphes de la dynastie Song ».

Des dizaines de calligraphies de Su Shi figurent dans des collections de musées et dans des fonds privés, mais seules quelques-unes des peintures qui lui ont été attribuées existent, dont une se trouve au Musée national d'art de Chine à Beijing. « Bois et Rocher » a suscité un vif intérêt depuis que Christie's a annoncé au début de l'année que la peinture serait vendue aux enchères lors de sa grande vente d'automne à Hong Kong.

« Di Zhu Ming » (Inscription du pilier), une calligraphie signée Huang Tingjian, un pair du poète, avait été adjugée 436,8 millions de yuans (62,8 millions de dollars) lors d'une vente à Beijing en 2010, et l'année dernière, « Six Dragons », une peinture du 13e siècle de Chen Song, peintre de cour de la dynastie Song, avait été vendue 49 millions de dollars à New York.

Su Shi est connu pour son riche héritage poétique, mais il a également été prolifique dans d'autres domaines comme la calligraphie, la peinture, la médecine et la gastronomie.

Le poète a vécu en exil politique pendant la plus grande partie de la seconde moitié de sa vie, jusqu'à ce qu'il soit gracié par la cour un an avant sa mort. Selon les critiques, dans « Bois et Rocher », Su Shi a imprégné l'arbre et le rocher d'un sens spirituel, leur donnant un aperçu de son état d'esprit alors qu'il entrait dans l'automne de sa vie, soulignant qu'en outre, son style expressif et dégagé a donné le ton au développement de la peinture littéraire en Chine.

« Bois et rocher » avait été acquis vers 1937 par Fusajiro Abe, un célèbre collectionneur japonais d'art classique chinois, et depuis lors il était resté dans sa famille.

De son côté, Kim Yu, du département de peintures chinoises de Christie's, a précisé que la famille Abe les avait approchés après avoir vu l'an dernier 31 œuvres d'art chinoises provenant de l'ancienne collection du Musée Fujita d'Osaka vendues par Christie's à New York. « La peinture avait été placée dans une boîte ordinaire », a-t-il précisé, se souvenant du moment où il vit la peinture au Japon plus tôt cette année. « Tandis que la peinture était lentement déroulée sur une couverture, je me suis rendu compte que c'était l'œuvre de Su Shi mentionnée dans une histoire de l'art », a-t-il dit.

(Rédacteurs :Gao Ke, Yishuang Liu)
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