Dernière mise à jour à 09h03 le 20/10
Pour Thibault Muckensturm, un Français qui ne se pose aucune limite dans la vie, il s'estime chanceux de s'être installé à Beijing, capitale chinoise, pour connaître une vraie Chine et être témoin des changements qui s'y sont produits.
"La Chine a beaucoup changé au fil des années", estime M. Muckensturm. En 2003, à l'âge de 17 ans, il est venu en Chine pour la première fois. "Etrange" et "mystérieux" à ses yeux à l'époque, ce pays d'Orient l'attirait par sa richesse culturelle, historique et ses classiques philosophiques.
"Après avoir revu d'innombrables fois les films de kung-fu de Jet Li, j'ai décidé d'apprendre le kung-fu au temple Shaolin que je connaissais si bien dans les films", indique-t-il.
Afin d'apprendre un kung-fu authentique de Shaolin, il s'est rendu deux fois au temple, en 2003 puis en 2004, pour s'entraîner intensivement aux arts martiaux. "A l'époque, je pratiquais les arts martiaux durant six heures par jour", se rappelle-t-il.
De retour en France, son amour de la culture chinoise l'a poussé à étudier le chinois en tant que spécialité en licence à l'Institut national des langues et civilisations orientales, puis il a suivi une de maîtrise de chinois à l'Université Paris Diderot.
Pendant ses études, il ne se contentait pas des sept heures d'apprentissage de la langue par semaine. Afin de mieux assimiler la langue et la culture chinoises, et de connaître la Chine sur le terrain, M. Muckensturm est revenu en Chine pour la troisième fois, de 2006 à 2009, à Beijing.
"A l'époque, les rues de Beijing étaient un peu sales, le ciel était souvent gris et les gens étaient un peu indifférents", indique M. Muckensturm, ajoutant qu'aujourd'hui, la qualité de l'air s'est beaucoup améliorée dans la métropole, et que "le bleu de Beijing" (qui signifie un ciel azur) est devenu monnaie courante.
"Il y a de plus en plus d'espaces verts, et nous avons le sentiment que les gens sont plus accueillants et plus amicaux", dit-il. "Voici à quoi devrait ressembler une grande ville inclusive."
Après avoir obtenu son diplôme, M. Muckensturm a enseigné le chinois à Paris pendant deux ans. C'est également à Paris qu'il a rencontré sa future épouse. En 2014, lorsqu'elle a terminé ses études et envisagé de revenir en Chine, M. Muckensturm a décidé de la suivre et de passer leur vie ensemble.
En 2016, M. Muckensturm a commencé à enseigner le français à l'Université des études internationales de Beijing. Il est très apprécié des étudiants en raison de ses connaissances littéraires approfondies, de sa compréhension de la culture chinoise, ainsi que de son style d'enseignement humoristique et ludique.
Lorsqu'il parle des étudiants et de sa profession, M. Muckensturm manifeste du bonheur et de la fierté dans ses propos. "J'adore mon métier. Il n'y a rien de plus beau que la transmission des connaissances et des savoirs. Par ailleurs, les étudiants chinois sont très courtois, respectueux et diligents. C'est vraiment un honneur pour moi que de les connaître et de pouvoir travailler avec eux, sans compter que j'apprends aussi beaucoup à leur côté, non seulement sur ma profession, mais également sur leur pays et leur culture."
Par rapport à l'époque où il était lui-même étudiant à Beijing, il ressent quelque chose de différent chez les jeunes Chinois d'aujourd'hui. "Ils sont plus tournés vers l'international et plus ambitieux, et ils ont davantage de confiance en leur pays et en leur culture", indique-t-il.
Ayant grandi dans la beauté naturelle de la Provence en France, M. Muckensturm aime passer son temps libre à voyager et à découvrir la nature depuis son arrivée en Chine.
"Au fil des années, la Chine a obtenu de nombreux résultats en matière de préservation de la nature et de protection du patrimoine. Par exemple, j'ai été émerveillé par la beauté naturelle et le patrimoine culturel de la province du Gansu (nord-ouest), ainsi que par les autoroutes fonctionnelles qui s'y trouvent."
Son voyage dans la province du Guizhou (sud-ouest) a également été une expérience mémorable pour M. Muckensturm. Il a vu des infrastructures comme des ponts et des viaducs enjambant des vallées et canyons d'une hauteur pouvant dépasser les 300 mètres, et des tunnels transperçant les montagnes sur des dizaines de kilomètres. "Elles figurent parmi les plus impressionnantes au monde et représentent à n'en point douter l'excellence en matière d'ingénierie", s'exclame-t-il.
"Tout cela a cassé mon cliché sur le Guizhou, que j'imaginais telle une région montagneuse, où les habitants vivaient une vie très pauvre et pénible ...", précise M. Muckensturm. "Quand j'y suis allé, j'ai constaté que non seulement les montagnes étaient vertes, mais que les habitants que j'ai rencontrés étaient tous chaleureux et accueillants. Je pouvais voir qu'ils vivaient dans la paix et la prospérité."
Pour M. Muckensturm, c'est peut-être l'indication la plus significative d'un sentiment de bonheur, de satisfaction et de sécurité.
Depuis la naissance de sa fille en 2017, M. Muckensturm a de nouveaux projets. "J'espère un jour avoir l'opportunité d'emmener ma fille aux quatre coins de la Chine, de faire un voyage de quelques mois pour lui montrer les merveilles naturelles et lui faire découvrir les plus belles architectures que recèle ce pays, et immortaliser cette aventure dans un récit de voyage."