Carrefour se trouve face à un choix en Chine : laisser son image déjà ternie se dégrader davantage ou pas.
Le dernier scandale du 2e géant mondial de la distribution implique un de ses supermarchés dans la ville septentrionale de Taiyuan, la fraude sur les prix ayant été confirmée jeudi.
Carrefour prétend qu'il s'agit d'un "cas isolé dû à une négligence", déclaration peu crédible au vu de la série d'incidents similaires en Chine.
Depuis l'année dernière, plusieurs magasins Carrefour ont payé des amendes pour escroquerie, allant de l'arnaque aux étiquettes aux fausses promotions.
Cependant, Carrefour n'a jamais fait face à ces erreurs récurrentes, toujours attribuées à "une négligence professionnelle". Le groupe doit savoir que sa défiance répétée des lois chinoises et des droits des consommateurs chinois a terni son image et nuit à sa crédibilité.
Les consommateurs chinois, malgré leur conscience des marques, finiront par se rendre compte de ce que Carrefour leur propose par le biais de promotions, et de ce que l'entreprise y gagne grâce a ses malversations.
Une entreprise de renommée internationale doit être toujours cohérente dans sa gestion et ses normes de services, et ce, quel que soit le pays où elle s'implante.
Les "erreurs" commises à plusieurs reprises par Carrefour reflètent une double norme d'opérations de l'entreprise. De pareilles erreurs se sont rarement produites dans les pays occidentaux, où l'équipe de management de l'entreprise serait tellement alarmée par un possible scandale qu'elle s'efforcerait de résoudre tout problème.
Toutefois en Chine, l'équipe de gestion de Carrefour s'est montrée incapable, si ce n'est peu désireuse, de traiter ce genre de problème. Tout à coup, les règles du jeu changent en Chine.
Des histoires similaires se sont produites avec de nombreuses autres enseignes internationales. Après le lancement de leurs affaires en Chine, ils se sont engagés sur la voie opposée de ce qui avait fait leur succès partout ailleurs.
Des fournisseurs de Zara sont impliqués dans l'évacuation illégale d'eaux usées, les termes du service après-ventes d'Apple ont été reconnus être injustes, Hermès et d'autres marques de luxe ont refusé d'offrir des services d'inspection de leurs produits ...et la liste continue.
Ces compagnies ont défié leurs propres standards de services ainsi que les lois et règlements chinois. Cette attitude de défi semble être profondément enracinée dans leur arrogance envers le pays.
Ce sens de supériorité s'est peut-être développé quand des responsables de gouvernements locaux chinois ont déroulé le tapis rouge à ces gros contribuables.
Cependant, ces entreprises doivent se rendre compte que même si elles profitent de politiques préférentielles, elles ne sont pas pour autant exonérés d'obéir aux lois du pays.