L'activité économique mondiale se redresse, mais la crise persistante au sein de la zone euro retarde l'avènement d'une véritable reprise, selon la dernière Évaluation économique intermédiaire de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).
Cette Évaluation, présentée à Paris par le Chef économiste Pier Carlo Padoan, indique que la croissance des économies du G-7 devrait atteindre un taux annualisé de 2,4 % au premier trimestre de 2013 et de 1,8 % au second. Ce document relève que les marchés financiers se redressent à un rythme plus rapide que l' économie réelle qui a été freinée par le manque de confiance des chefs d' entreprise et des consommateurs et souligne le risque de voir les prix des actifs augmenter à des niveaux supérieurs à ce que justifient les paramètres économiques fondamentaux.
"L' économie mondiale a connu un accès de faiblesse à la fin de 2012, mais l' activité s' améliore actuellement dans les économies de l' OCDE", a déclaré M. Padoan. "Des initiatives audacieuses des pouvoirs publics demeurent nécessaires pour assurer une reprise plus durable, particulièrement au sein de la zone euro où la croissance est inégale et reste plus lente que dans d'autres régions".
L' OCDE prévoit que les trois principales économies de la zone euro, à savoir l' Allemagne, la France et l' Italie, enregistreront une croissance de 0,4 % au premier trimestre puis de 1,0 % au second, mais souligne l' apparition de nouvelles divergences entre la croissance en Allemagne et celle des économies de la zone euro.
L' économie allemande devrait croître de 2,3 % au premier trimestre et de 2,6 % au second. L' économie française devrait connaître une contraction de 0.6 % au premier trimestre, suivie d' un rebond de 0,5 % au second. En Italie, on s' attend à un recul de 1,6 % du PIB réel durant les trois premiers mois et encore de 1,0 % au second trimestre.
La faiblesse de la croissance et le manque de confiance compliqueront sans doute les efforts visant à réduire les taux de chômage actuellement élevés dans une bonne partie de l' Europe.
"La situation de l' emploi continue de se détériorer dans de nombreux pays, ce qui rend d' autant plus urgente la mise en œuvre de réformes des marchés du travail et des produits de nature afin de stimuler la croissance et créer des emplois", a déclaré M. Padoan.
Au quatrième trimestre de 2012, la croissance aux États-Unis a été freinée par des facteurs ponctuels, mais l' activité devrait connaître un rebond de 3,5 % au premier trimestre de 2013, avant de renouer avec une croissance modérée de 2,0 % au second. Le Canada affichera sans doute une croissance de 1,1 % au premier trimestre et de 1.9 % durant le second.
Au Japon, la croissance, jusqu'ici faible, devrait s'accélérer pour atteindre un rythme de 3,2 % au premier trimestre et 2,2 % au second, tandis que le Royaume-Uni devrait enregistrer une progression de 0,5 % au premier trimestre et de 1,4 % au second.
Les mesures de stimulation monétaire demeurent nécessaires, mais doivent varier selon les pays.
"Aux États-Unis, l' engagement de la Réserve fédérale de maintenir les taux directeurs à un faible niveau jusqu' à ce que la situation s' améliore substantiellement sur le marché du travail est bien accueillie, mais la nécessité de mesures monétaires exceptionnelles supplémentaires s' estompe, alors qu' au Japon des initiatives plus agressives s' imposent pour échapper à la déflation et atteindre la nouvelle cible d'inflation de 2 % fixée par la Banque du Japon", a affirmé M. Padoan.
"Dans la zone euro, il y a encore une certaine marge pour assouplir davantage la politique monétaire, compte tenu de la faiblesse de la demande et d' une inflation bien en deçà de l' objectif de la BCE, tandis que de nouvelles mesures sont nécessaires pour réparer le mécanisme de transmission de la politique monétaire", a-t-il ajouté.