« Incertitude, faiblesse et politique » sont les trois mots que Sir David Wright, vice-président de la banque britannique Barclays, a choisis pour décrire l'économie mondiale de l'année qui s'achève
« En 2012, l'économie mondiale a affronté beaucoup de vents contraires, notamment le développement lent et relativement décevant du processus de résolution du problème de la dette de l'Union européenne en début d'année, et le précipice fiscal des États-Unis à la fin de l'année. Le cours du marché a également été passablement instable », a indiqué Sir Wright lors d'une entrevue accordée à Xinhua, jeudi.
L'économie mondiale a été plus faible que ce qui avait été prévu par la plupart des économistes et des organismes internationaux, notamment le Fonds monétaire international, à la fin de l'année dernière.
La lente reprise de l'économie mondiale affronte toujours de nombreuses incertitudes, entre autres l'actuelle crise européenne de la dette, l'imminence du précipice fiscal aux États-Unis et le ralentissement économique dans les économies émergentes importantes.
En plus de ces soucis économiques, Sir Wright a déclaré que l'économie mondiale a également souffert des interventions politiques qui se sont avérées inefficaces pour résoudre les problèmes que le monde affronte.
Dans la zone euro, des cycles de négociations et de sommets n'ont pas réussi à remettre la zone de la monnaie unique sur la bonne voie, et ses membres du Sud tentent toujours de se maintenir à flot. Aux États-Unis, dans le contexte des discussions politiques qui divisent le Congrès, un précipice fiscal de 600 milliards de dollars se pointe, et il menace de faire de nouveau sombrer l'économie dans une récession.
Quant à la performance économique de la Chine, Sir Wright a fait l'éloge des politiques macro-économiques du gouvernement pour permettre un atterrissage en douceur. Selon les projections de Barclays, la Chine devrait afficher une croissance de 7,6 % du PIB cette année.
Cependant, la Chine ne connaîtra plus une croissance à deux chiffres comme elle en a enregistré au cours de la dernière décennie, a affirmé Sir Wright. « Un taux de croissance plus lent, entre 7 à 8 %, serait la nouvelle normale de la Chine. »
À propos de la feuille de route présentée par le XVIIIe Congrès national du Parti communiste chinois pour doubler le PIB et le revenu par habitant d'ici à 2020, Sir Wright a dit que ce plan influencerait l'économie mondiale de plusieurs façons.
En premier lieu, a-t-il affirmé, la Chine sera un marché plus important pour les fabricants et les commerçants étrangers, étant donné qu'elle rééquilibre son économie entre l'investissement et la consommation. Il est possible que le taux de croissance de la demande chinoise pour les métaux non précieux diminue, alors que la demande de produits de consommation connexes s'accélère.
Comme la Chine intensifie le renouveau de son industrie, la deuxième plus importante économie du monde verra plus de désir d'investir à l'étranger. « C'est un phénomène normal dans toutes les économies en développement », a-t-il dit.