L'une des questions posées aux élites du monde entier réunies ces jours-ci à Davos, station de ski huppée des Alpes suisses, pour leur séance annuelle de remue-méninges, portait sur les solutions possibles pour solidifier et dynamiser l'économie mondiale.
Quatre ans après la crise financière de 2008, les participants au forum de Davos semblent soulagés, estimant que le pire est passé. Toutefois, ce sentiment paraît illusoire, au vu du nombre de bombes financières à retardement que les pays développés ont encore à désamorcer pour éviter que les problèmes de dettes des gouvernements ne se généralisent.
D'après un rapport publié par le Forum économique mondial avant la réunion de Davos de cette année, les déficits publics font partie des cinq plus grands risques pour le le système économique mondial au cours de la prochaine décennie.
Le fait que les pays les plus riches soient lourdement endettés ne manque pas d'ironie. De Washington à Londres, de Tokyo à Athènes, la dépendance à la dette se répand comme un virus qui infecte rapidement les pays développés et menace la santé de l'économie mondiale.
Pendant la dernière décennie, les Américains ont allègrement vécu au-delà de leurs moyens, et la première puissance économique mondiale a creusé sa dette et ses énormes déficits budgétaires en dépensant sans compter et en surconsommant à foison.
Au cours du premier mandat de quatre ans du président Barack Obama, le déficit budgétaire du gouvernement américain a dépassé chaque année le seuil 1 000 milliards de dollars, tandis que sa dette publique a gonflé jusqu'à 16 400 milliards de dollars. Cela signifie que chaque citoyen américain hérite d'une dette d'environ 51 000 dollars, soit un peu plus que le revenu annuel moyen aux Etats-Unis en 2011.