L'aide publique au développement (APD) dispensée par la France ne représente que 0,46% de son revenu national brut (RNB), en-deçà de l'engagement international qu'elle a pris, a indiqué vendredi l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
En 2012, l'APD versée par l'Etat français s'est élevé à 12,1 milliards de dollars, ce qui place le pays au 4e rang parmi les 34 pays membres de l'OCDE, a précisé l'organisation, qui avait procédé à un examen par les pairs sur la coopération au développement.
L'OCDE a recommandé que la France établisse une trajectoire pour atteindre l'objectif de 0,7% du RNB alloué à l'APD dans les meilleurs délais.
En 2010, l'APD française représentait 13,74 milliards de dollars et 0,5% du RNB. Ce recul peut s'expliquer par la mauvaise situtation de l'économie française, frappée par la crise de la dette depuis plus de trois ans.
En 2005, les pays du G8 s'étaient engagés à lever l'équivalent de 0,7% de leur PNB en faveur de l'aide au développement.
L'OCDE a également invité Paris à "veiller à un bon équilibre entre dons et prêts" dans son APD, rappelant que la proportion de dons dans l'aide française diminue depuis 2008, et que le nombre de prêts augmente. Les prêts française sont destinés à appuyer principalement les secteurs productifs et la lutte contre le changement climatique dans les pays à revenu intermédiaire, tandis que la diminution tendancielle de la part des dons limite la capacité d'appui aux secteurs sociaux et à la gouvernance dans les pays pauvres et fragiles, selon l'organisation basée à Paris.
D'après l'OCDE, la France consacre seulement 0,9% de son APD à l'aide humanitaire, "beaucoup plus faible" que la plupart des autres donnateurs. D'autant plus qu'un budget aussi limité empêchera la France de mettre en oeuvre sa nouvelle stratégie d'aide humanitaire et compromet son engagement de contribuer équitablement à la réponse internationale aux appels humanitaires.
Dans un communiqué conjoint, les ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, et au Développement, Pascal Canfin, ont accepté d'analyser les recommandations de l'OCDE "avec attention".