Le groupe Alibaba a démenti jeudi les informations de certains médias indiquant que le leader chinois du commerce en ligne abandonnait Hong Kong en faveur des Etats-Unis pour son introduction en bourse (IPO), pour une levée estimée à plus de 75 milliards de dollars.
Un représentant d'Alibaba à Beijing a expliqué à China Daily que le spécialiste de l’ Internet du pays se tenait à ce qui avait été annoncé, et que pour le moment aucune décision finale n’avait été prise quant à la date, au lieu et aux modalités de l'émission, qui devrait créer l’un des plus importants événements boursiers de l’année.
Le responsable à souligné que les rapports affirmant que Alibaba a choisi les Etats-Unis au détriment de Hong Kong n’étaient pas fondés.
Le comité d'inscription de la Hong Kong Exchanges & Clearing SA (HKEx) a tenu jeudi sa réunion hebdomadaire.
Des Médias à Hong Kong ont signalé que le comité avait examiné le projet d’introduction en bourse et a décidé de ne pas changer ses règles pour accueillir la structure organisationnelle d' Alibaba, qui donne la possibilité aux gestionnaires minoritaires de prendre le contrôle du conseil d'administration et de prendre concrètement le contrôle de l'entreprise.
Un porte-parole de la HKEx n’a pas souhaité dévoiler les délibérations du comité, faisant remarquer que c’était une tradition que l'ordre du jour de ces réunions ne soit pas divulgué publiquement.
Charles Li, le patron de la Bourse de Hong Kong, a laissé entendre que la structure ne compromettrait pas son règlement pour Alibaba. Il l’a rappelé sur un blog mercredi : « Tel qu’inscrit dans notre charte, en cas de conflit, l'intérêt public passe avant l’intérêt des actionnaires» .
Les pourparlers entre Alibaba et la Bourse hongkongaise ont mis l'accent sur deux catégories d’actions, où les participations détenues par le management avaient plus de pouvoir de vote que les autres actions. La structure se heurtant avec la charte de la HKEx, stipulant que tous les actionnaires devraient avoir des droits égaux.
Le groupe chinois avait plus tôt cherché un compromis en notant qu'il voulait seulement obtenir le droit pour ses partenaires de nommer la majorité des membres du conseil. La Bourse de Hong Kong réfléchit depuis à la proposition.
Les opérations boursières aux Etats-Unis, y compris le New York Stock Exchange et le Nasdaq, permettent des structures d'actionnariat à deux catégories. Mais la prévalence des poursuites de recours collectif sur la divulgation des entreprises et des perceptions négatives des entreprises chinoises représentent un obstacle.
Hong Kong, en comparaison, a connu moins de batailles juridiques et peut s’appuyer sur sa longue expérience, par rapport aux sociétés constituées en Chine continentale à l'étranger et cotée à Hong Kong. Alibaba étant incorporé aux îles Caïmans.
Alibaba est plus familier avec Hong Kong. Le site Alibaba.com, l'unité de négociation en ligne du groupe, y était inscrit auparavant, avant d’être privatisé l'an dernier.
C'est une sorte de tradition pour les fondateurs de sociétés Internet de ne pas lâcher le contrôle de leurs sociétés. Mark Zuckerberg a conservé le contrôle de Facebook Inc après une introduction en bourse l'année dernière en ayant vu ses actions multipliées par dix, par rapport aux droits de vote des actionnaires ordinaires.
Les fondateurs de Google Inc avaient pris des dispositions similaires.
Hong Kong a besoin d'un poids lourd comme Alibaba pour redonner une dynamique à son marché des IPO. Le territoire a été la destination mondiale des introductions boursières de 2009 à 2011, mais ses chances de reconquérir la couronne cette année sont minces du fait du ralentissement de la croissance chinoise. Cette année, de nombreuses sociétés inquiètes, ont préféré reporter leur IPO à Hong Kong.
Par exemple, au mois de juillet, Nexteer Automotive Group Ltd a retardé une IPO à Hong Kong qui pourrait s’élever à près de 2,5 milliards de HK $ (322 M $)