Le rachat de Nokia par Microsoft, approuvé par les actionnaires de l'entreprise finlandaise, a passé les contrôles des autorités de l'UE et des Etats-Unis, mais fait toujours l'objet d'une enquête anti-monopole en Chine.
Selon la presse, plusieurs fabricants chinois de téléphones mobiles, dont Huawei, Xiaomi, ZTE et Coolpad, ont signé une demande adressée au ministère du Commerce pour que soit menée une enquête anti-monopole dans la deuxième phase d'examen de la procédure d'union entre Nokia et Microsoft actuellement en cours dans le pays.
Les fabricants chinois craignent en effet que Nokia envisage de percevoir des droits d'auteur colossaux et devienne un véritable Patent Troll, soit une ferme à brevets.
Selon les tarifs publiés, Nokia chercherait à imposer aux fabriquants de téléphones mobiles un prélèvement de 2% maximum sur le prix de vente des téléphones qui utilisent ses brevets. Un tel pourcentage serait difficilement supportable pour les fabricants chinois qui dégagent un bénéfice très mince sur leur chiffre d'affaires.
Selon des analystes, le système d'exploitation Android incorpore par ailleurs un grand nombre de brevets Microsoft. Après l'acquisition des activités mobiles de Nokia, Microsoft sera en mesure d'exercer une pression beaucoup plus importante qu'auparavant sur les fabricants de téléphones Android, qui endosent seuls les frais de brevet pour le compte de Microsoft.
La Commission européenne a également lancé un signal d'alarme à Nokia, menaçant d'ouvrir une enquête anti-monopole si ce dernier tentait de réaliser des profits illégaux à force de droits d'auteur.