En Chine, l'annonce faite hier du rachat par Microsoft de la division Devices & Services de Nokia pour 5,44 millions d'euros a fait trembler les fabricants de matériaux pour smartphones. Cependant, les analystes estiment que l'acquisition n'aura qu'un faible impact sur les mobiles chinois et leurs parts de marché, à court terme au moins.
Pendant que les anciens utilisateurs de Nokia se rappelaient avec nostalgie le temps où le Finlandais dominait le marché, où ses mobiles étaient entre toutes les mains tel un indispensable accessoire de mode ; plusieurs équipementiers et fournisseurs de matières premières chinois ont vu le cours de leurs actions s'envoler mardi, consécutivement à l'annonce de l'accord.
La société Xingxing Firstar Panel Technology, un fabriquant d'écrans pour téléphones mobiles et tablettes, a vu le prix de ses actions atteindre leur limite journalière.
Quant à celles de Beijing Easpring, un fournisseur de matériaux innovants pour la fabrication de batteries, dont de petites batteries au lithium, elles sont passées mardi de 6,47 % à 10,7 yuans (soit 1,3 euro) l'action.
« C'est une bonne nouvelle pour l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement des smartphones en Chine », a déclaré Qu Xiaoli, secrétaire du conseil d'administration de Beijing Easpring.
L'entreprise de Qu fait partie des fournisseurs de matériaux pour batteries Nokia, mais depuis 2010, le déclin du Finlandais se faisait sentir sur ses performances.
Pour le moment, on ne dispose pas de nouvelles informations sur l'accord Microsoft-Nokia. Gao Xiang, le directeur des relations publiques de Nokia Chine, a annoncé que de plus amples informations seraient communiquées dans les trois premiers mois de l'année prochaine.
L'accord retient particulièrement l'attention des entrepreneurs chinois du secteur de la téléphonie mobile, où les géants manufacturiers et les innombrables nouveaux-venus se vouent une concurrence acharnée.
« Le marché de la téléphonie mobile traverse une phase d'intégration, et seulement quatre fabricants d'appareils survivront (à la concurrence) », a déclaré Yu Chengdong, vice-président principal de Huawei (grand équipementier télécom chinois), mardi sur le réseau social Weibo.
En juin, Yu avait provoqué un gigantesque débat sur la toile, après avoir suggéré : « Huawei devrait racheter Nokia ».
Les spécialistes du secteur avaient qualifié cette solution de « gagnant-gagnant » pour les deux entreprises. « Microsoft a toujours cherché à étendre son marché de l'internet mobile. Et Nokia, qui dispose de technologies de pointe dans la fabrication de téléphones, a besoin de trouver un “sauveur” de toute urgence », a commenté Cao Yujie, directeur des consultants de CCW, une agence de recherche sur le marché des technologies informatiques.
Cao a souligné que cette alliance entre Nokia et Microsoft ne changera pas l'état des parts de marché des fabricants de smartphones sur le court terme.
En Chine, les ventes de smarphones Nokia se classent non seulement derrière Samsung et Apple, mais aussi derrière plusieurs équipementiers chinois, comme Lenovo, Huawei et ZTE.